Le cardinal Lacroix s’oppose publiquement à l’aide médicale à mourir
Le cardinal Gérald Cyprien Lacroix a publié le 30 mai une lettre ouverte démontrant clairement son opposition au projet de loi fédéral C-14 sur l’aide médicale à mourir.
Le cardinal estime que les gens souffrant de problèmes de santé irrémédiables se doivent d’être accompagnés avec des soins appropriés pour grandir de cette expérience avant de traverser dans l’au-delà.
«La vie que vous avez reçue, le souffle qui vous habite, la personnalité qui vous caractérise sont empreints de beauté, de noblesse et de grandeur. L’amour reçu et donné sont toujours présents et font de vous, comme de chacun de nous, des êtres revêtus d’une grande dignité en toutes circonstances», explique Gérald Cyprien Lacroix.
Il ajoute que la position de l’Église n’est pas de valoriser la souffrance, mais que la foi peut lui donner un sens. «J’ai la ferme conviction que Dieu nous aime d’un amour éternel, tels que nous sommes ici et maintenant, et ce, jusqu’à notre mort où il nous accueillera les bras grands ouverts», dit-il.
Protéger les médecins
Pour les personnes connaissant des proches qui pourraient avoir accès à l’aide médicale à mourir, le cardinal Lacroix demande à ces gens de rester présents auprès des malades pour les écouter et accueillir leurs souffrances dans un amour inconditionnel.
«Les demandes d’aide à mourir s’effacent lorsque les personnes souffrantes sont bien accompagnées. Les médecins et le personnel soignant en soins palliatifs me l’ont partagé à maintes reprises. Leurs efforts pour soulager la souffrance physique et morale portent de réels fruits et les investissements en soins palliatifs doivent se poursuivre», pense ce dernier.
Gérald Cyprien Lacroix affirme que les médecins qui ne souhaitent pas recommander un patient vers sa mort médicalement provoquée ne devraient jamais voir leurs décisions remises en questions.
«Je remercie aussi les proches aidants, car les débats actuels risquent de faire oublier leur dévouement, leur courage, leur force et leur sens de l’autre et du respect de la vie», d’ajouter le cardinal Lacroix.
Celui-ci avoue craindre une banalisation de l’aide médicale à mourir si la loi C-14 va de l’avant.
«Nous avons la mission d’accompagner avec douceur et tendresse la vie de nos proches qui souffrent, et ce, sans recours à une loi qui incite à la mort. Nous sommes invités à prévenir ce mode suicidaire en choisissant de reconnaître la dignité de la vie», conclut Gérald Cyprien Lacroix.
Rappelons que le projet de loi C-14 a été adopté le 31 mai à la Chambre des communes. Le projet doit être étudié au Sénat avant d’entrer en vigueur.
Au moment d’écrire ces lignes, rien n’indiquait que l’exigence de la Cour Suprême de rendre applicable cette loi en date du 6 juin serait respectée par le gouvernement.
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