«Le cartel du sirop d’érable doit être aboli» – Maxime Bernier

S’étant déjà prononcé contre la gestion de l’offre, Maxime Bernier veut aussi permettre aux acériculteurs d’exporter librement leur sirop vers d’autres provinces et les marchés internationaux.

Candidat à la chefferie du Parti conservateur, Maxime Bernier demande au gouvernement Trudeau d’abolir le Décret sur l’eau d’érable et le sirop d’érable du Québec.

Mis en place en 1993, le document donne des pouvoirs étendus à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ), une filiale de l’Union des producteurs agricoles (UPA), concernant la commercialisation en vrac de l’eau d’érable et du sirop d’érable.

«Tout comme la gestion de l’offre pour les produits laitiers, les œufs et la volaille qui doit être abolie et l’ancienne Commission canadienne du blé qui a été abolie à juste titre, le cartel du sirop d’érable doit aussi être aboli. C’est l’opposé du libre marché», estime le député de Beauce.

Maxime Bernier a exprimé son point de vue le 6 septembre en compagnie d’Angèle Grenier. Acéricultrice de Sainte-Clotilde, celle-ci veut amener devant la Cour suprême le litige qui l’oppose à la FPAQ.

Angèle Grenier avait vendu plusieurs barils directement auprès d’acheteurs au Nouveau-Brunswick. Elle avait été mise à l’amende par la FPAQ.

«J’ai été élevé dans le sirop d’érable. Mes parents et grands-parents pouvaient vendre à qui ils voulaient. Des gens sont rentrés dans les rangs de la FPAQ parce qu’ils avaient peur de tout perdre. Elle nous enlève des droits inscrits dans la Constitution canadienne», pense-t-elle.

«Madame Grenier veut simplement que ses droits soient respectés. La Constitution est claire en disant nous avons le droit au libre-échange entre les provinces», d’ajouter M. Bernier.

Champ fédéral

Représentant Angèle Grenier, Me Hans Mercier soutient que la vente de sirop d’érable est un champ de compétence fédérale et non provinciale.

«Notre sirop d’érable est presque uniquement un marché dédié à l’exportation. La FPAQ empiète sur un type de commerce qui dépend du fédéral. C’est une aberration à une société libre et démocratique», croit-il.

Toutefois, le Parti conservateur n’a pas aboli le Décret sur l’eau d’érable et le sirop d’érable du Québec lors qu’il était au pouvoir de 2006 à 2015.

«À l’époque, Angèle Grenier avait gagné en Cour supérieure du Québec contre la FPAQ et l’UPA qui a reconnu les gestes de ces groupes comme invalides et inconstitutionnels. La Cour d’appel a toutefois renversé cette décision en juillet dernier», mentionne le député de Beauce.

Le programme électoral actuel du Parti conservateur soutient également la gestion de l’offre, une situation que Maxime Bernier souhaite renverser.

«Si le parti avait aboli le décret, ça aurait créé une brèche dans le système de gestion de l’offre», dit-il.