Le cerveau est une patente à gosse de l’évolution selon Bruno Dubuc
Le cerveau est le bricolage de l’évolution d’après Bruno Dubuc, rédacteur du site Internet Le cerveau à tous les niveaux. Le vulgarisateur bien connu était l’invité du Cégep Beauce-Appalaches le 27 octobre dernier dans le cadre de la Conférence de prestige.
Pendant près de deux heures, Bruno Dubuc, a exposé son savoir sur le cerveau humain découlant des débuts de la vie sur Terre à l’ère numérique d’aujourd’hui. «Nous sommes toujours les mêmes bestioles qu’avant. Notre cerveau est une patente à gosse de l’évolution. Il est utilisé aujourd’hui dans des contextes bien différents de la nuit des temps», relate-t-il.
Même si le cerveau humain comporte encore bien des mystères aujourd’hui, son évolution n’arrête pas. C’est pourquoi il n’aime pas le comparer à un disque dur, un ordinateur central ou même une bibliothèque. «Nos gènes et notre histoire évolutive font fait en sorte que nous avons un cerveau humain.
Depuis notre naissance, il interagit avec le monde. Comme l’eau qui coule dans le lit de la rivière, représentant l’activité nerveuse, il est constamment en train de changer. Ce qu’on pense et comment on utilise notre cerveau, modifient donc la structure même de notre cerveau. Il y a une interaction constante entre notre génétique, nos apprentissages ainsi que notre histoire de vie. Chaque jour, nous sommes toujours en train de devenir quelqu’un d’autre», explique M. Dubuc.
Éviter le stress
Le vulgarisateur a aussi insisté sur les bienfaits de bonnes habitudes de vie. «Comme le corps et le cerveau ne font qu’un, tout ce qui fait du bien au corps fait du bien au cerveau. De l’exercice, un bon sommeil, une bonne alimentation, de la stimulation intellectuelle et sociale sont bons pour le cerveau», conseille M. Dubuc.
Le maintien de bonnes habitudes de vie permet aussi de freiner la dégénérescence des 85 milliards de neurones dont on hérite à la naissance. «Nous perdons l’équivalent de 7 % de notre masse cérébrale entre 20 ans et 80 ans. Toutefois, nous avons découvert qu’il y a de la neurogénèse (près de 1500 nouveaux neurones par jour) qui se produit dans au moins deux régions du cerveau, dont l’hippocampe. Les bonnes habitudes de vie vont favoriser la neurogénèse chez l’humain», dit-il citant des études réalisées auprès de souris.
Dans ces études, les souris faisant de l’exercice produisaient plus de neurones que celles qui n’en font pas. Il a aussi été déterminé que le processus de neurogénèse des souris pouvait même être stoppé en raison du stress.
Pour tout mammifère dont l’humain, demeurer dans une situation de stress trop longtemps provoque éventuellement «l’inhibition de l’action». Celle-ci cause l’affaiblissement du système immunitaire pavant la voie aux microbes et aux maladies. «Il faut trouver une façon d’agir et trouver les causes de notre stress pour les changer», conseille M. Dubuc.
Il comprend toutefois qu’éviter le stress peut paraître difficile à cette époque où le cellulaire sollicite l’humain comme jamais.