Le coenseignement, une révolution dans les écoles de la Beauce?

Comme plusieurs autres écoles de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE) dont à Saint-Joseph et Saint-Georges, l’école le Tremplin de Saint-Victor a aménagé au cours de l’été sa première grande classe pour la cinquantaine d’élèves de cinquième et sixième année.

De plus en plus de locaux sont réaménagés dans les écoles afin d’offrir aux jeunes non seulement de nouvelles façons d’apprendre, mais aussi de leur permettre d’évoluer dans un environnement différent de ce à quoi ils sont habitués.

Deux enseignantes de l’école le Tremplin, Catherine Jacques et Johanna Cliche, ont présenté l’an dernier un projet de coenseignement ou team teaching à la direction. Afin de pouvoir aménager le nouveau grand local, les enseignantes ont sollicité des entreprises du secteur afin de récolter les fonds nécessaires. Au total, près de 14 000 $ ont été amassés.

Du côté de la CSBE, c’est un peu plus de 22 400 $ qui a été investi dans les travaux de construction pour fusionner les deux classes, ce qui inclut le revêtement de plancher, l’accès au local informatique ainsi que l’installation de panneaux amovibles.

Enseignantes et élèves comblés

L’objectif du coenseignement est de pouvoir jumeler les élèves des deux classes et permettre à une enseignante de pouvoir faire l’enseignement général pendant que l’autre vient en soutien en faisant du suivi individuel ou en petits groupes. «Ça permet aussi aux élèves de varier les positions, de travailler debout ou assis et de travailler seul ou en équipe», précise la directrice de l’école, Anne Bégin. L’enseignante Johanna Cliche abonde dans le même sens. «Ce que les élèves aiment le plus, c’est le changement de position.»

Catherine Jacques et Johanna Cliche affirment qu’un tel projet nécessite beaucoup d’adaptation de leur part et de la part des étudiants. «Les enfants aiment beaucoup. La plupart des commentaires que l’on reçoit c’est qu’ils ont plus de motivation à venir à l’école puisqu’ils ne se sentent pas comme à l’école puisque le local est beau et différent», souligne Mme Jacques.

Selon l’enseignante, la façon de travailler en classe a aussi évolué. «Cela permet de réaliser beaucoup d’ateliers différents», ajoute-t-elle. Pendant qu’un groupe est au local d’informatique, d’autres sont dans le coin lecture et d’autres travaillent debout. Il y a aussi un bureau avec un pédalier. Ce dernier est toujours pris, mais étonnamment les élèves ne se chicanent pas pour l’utilisation. Les deux enseignantes ont ainsi la possibilité de discuter de leurs élèves et de voir différentes problématiques ou améliorations qu’elles n’auraient peut-être pas distinguées si elles avaient été seules devant la classe.

«D’être deux, oui ça aide. Ça permet aux élèves d’avoir un meilleur apprentissage. Ça leur donne une coche de plus. En théorie, les notes devraient augmenter à moyen ou long terme. C’est gagnant pour les enfants», explique Mme Jacques.

D’autres phases possibles

Puisqu’il reste un peu moins de 7 000 $ des fonds amassés par les enseignantes, ces dernières souhaitent ajouter d’autres éléments à leur classe commune. Elles désirent investir dans un peu plus de mobilier et différents supports informatiques comme le iPad. «Nous voulons aussi modifier les luminaires en ajoutant des luminaires suspendus et installer une banquette le long des fenêtres», montre Mme Jacques. Un hamac est aussi dans les plans. Afin d’obtenir plus d’idées pour les futurs aménagements, les deux enseignantes consultent beaucoup les étudiants qui leur fournissent bon nombre d’idées.