Le développement acéricole accru mettrait en péril la Zec Jaro
Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs souhaite le développement acéricole accru sur les terres publiques, mais cela pourrait causer la perte de la Zec Jaro à Saint-Théophile qui existe depuis 38 ans, avertit son directeur Gilles Paquet.
Cela fait déjà 16 ans que la Zec Jaro s’oppose à un développement acéricole sur son territoire auprès du ministère, mais les érablières gagnent toujours du terrain. Désormais, 15 % de son territoire de 155 km carrés est occupé par celles-ci. Les projets de développement acéricole qui comprennent des bâtiments, de réseaux de chemins et de tubulures dénaturent ainsi la qualité des activités de chasse et de villégiature du site.
«Le nombre de membres est passé de 900 à 500 depuis le début des années 2000. Il ne s’agit pas de l’unique facteur puisque la chasse n’est plus ce qu’elle était, mais l’arrivée des érablières sur notre territoire a eu cet effet chez nous. Le ministère doit se rendre compte que cela met en cause ce que nous avons créés il y a 38 ans. Malgré tout, nous sommes la zec la plus petite au Québec, mais l’une des plus rentables au kilomètre carré», explique M. Paquet.
En plus des impacts sur le lieu de villégiature, ce type d’activité humaine a eu des impacts considérables sur l’habitat faunique du cerf de Virginie d’après M. Paquet, technicien de la faune de plus de 30 ans. Ce dernier a constaté le déplacement de l’important ravage de chevreuils à Armstrong vers Saint-Côme-Linière.
Une rencontre bientôt!
Une rencontre entre les représentants du ministère et de la Zec Jaro doit avoir lieu à la mi-octobre. Le directeur général de l’organisation espère faire entendre raison que l’exploitation d’érablières, forestière et faunique peuvent être harmonisés de façon à respecter la nature même du territoire créé en 1978 par le gouvernement du Québec. «Il faut d’abord que ce développement cesse. Si le ministère veut faire de la Zec Jaro une érablière géante, nous allons sacrer notre camp de là, mais ce n’est pas ce que la population veut», déclare M. Paquet.
La Zec Jaro peut compter sur l’appui du conseil des maires de la MRC de Beauce-Sartigan. Le 20 septembre dernier, les élus ont appuyé unanimement une résolution supportant les revendications de l’organisme auprès du ministère. «Les élus partagent cette inquiétude de la Zec Jaro considérant son statut régional (l’unique zec en Chaudière-Appalaches), sa mission et qu’elle est considérée comme un attrait régional», résume le directeur général de la MRC, Éric Paquet, précisant que le conseil croit tout de même au potentiel de développement acéricole en région.
Le directeur de la Zec Jaro est soulagé d’avoir l’appui des élus du territoire. «Nous nous sommes sentis appuyés. Nous allons continuer nos efforts pour rester en vie. Il est bien important de comprendre que nous n’en voulons pas aux propriétaires d’érablière, mais bien au ministère», assure Gilles Paquet.
Si les élus de Beauce-Sartigan ont appuyé par voie de résolution, la municipalité de Saint-Théophile tarde toutefois à signifier un appui formel par résolution. Au moment de mettre sous presse, nous n’avons pas encore pu rejoindre le maire Gaston Létourneau à ce sujet.