Le droit à l’équité dans les prix et un meilleur accès aux marchés 

À l’instar de la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ), l’Association des propriétaires de boisés de la Beauce (APBB) revendique le droit à l’équité dans les prix du bois rond, ainsi qu’un meilleur accès aux marchés pour les producteurs de la forêt privée. 

Les deux organisations réagissent ainsi au reportage Quand les billots se transforment en billets -Les grands perdants des prix records du bois d’œuvre, diffusé à l’émission Enquête le jeudi 7 octobre (ICI Télé).

« Dans la dernière année, une majorité de producteurs fournissant les scieries n’ont pu bénéficier du prix record du bois d’œuvre. Les grands perdants sont les véritables producteurs, dont le revenu a stagné, et les consommateurs qui ont reçu la note finale », mentionne Éric Cliche, président de l’APBB et second vice-président de la FPFQ.

Opposition systématique 

Afin de corriger ces iniquités, des producteurs ont décidé démocratiquement de réorganiser la mise en marché collective de leur bois livré aux scieries, comme permis dans la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche. 

Selon l’APBB, des industriels, entrepreneurs forestiers et très grands propriétaires de terres s’opposent systématiquement au droit fondamental de négociation collective des producteurs, devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ).

« En plus des prix inéquitables, les producteurs font face à un problème d’accès aux marchés. Les usines contingentent les entrées de bois, sinon cessent les achats, et certaines n’affichent pas les prix aux producteurs. Les acheteurs prennent des décisions qui coupent le lien avec le véritable producteur forestier. Pourtant, un des arguments principaux des opposants à la mise en marché collective du bois de sciage consiste à vouloir maintenir le lien avec les producteurs. Ce sont plutôt les transporteurs et entrepreneurs forestiers qui sont favorisés », rappelle Éric Cliche. 

Partager la richesse 

La FPFQ souhaite des solutions collectives et innovatrices pour partager équitablement la richesse forestière du Québec. L’amélioration des conditions de mise en marché, pour les producteurs de bois, serait tributaire d’une refonte en profondeur du principe de résidualité, afin d’accorder au bois des forêts privées un statut prioritaire sur celui des forêts publiques.

L’APBB invite les propriétaires de boisés à se manifester davantage pour faire changer les choses. Éric Cliche confirme qu’il ira à la rencontre des propriétaires, afin de les entendre et les mobiliser. 

Il existe 134 000 propriétaires forestiers au Québec, dont 11 000 en Beauce. Ils fournissent à tour de rôle, en fonction de l’état de leur boisé, 20 % des approvisionnements en bois des scieries, papetières et usines de panneaux.