Le manque de personnel affecte les services aux élèves, selon les syndicats

ÉDUCATION. Les professionnels de l’éducation dans les écoles ont de la difficulté à agir en prévention et ne peuvent intervenir qu’auprès des cas les plus urgents en raison d’un manque de personnel dans les écoles de Chaudière-Appalaches et de Québec.

C’est le constat d’un sondage réalisé par la Fédération des professionnelles et des professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation de la région de Québec (SPPRÉQ-CSQ) et le Syndicat du personnel professionnel de l’éducation de Chaudière-Appalaches (SPPÉCA-CSQ).

Ce sont 82 % des répondants qui estiment qu’il n’y a pas assez de professionnels pour répondre aux besoins des élèves, 71 % croient qu’ils ne peuvent pas suffisamment agir en prévention et 61 % ont indiqué qu’ils ne peuvent pas « assurer un environnement matériel favorable à la réussite scolaire des élèves ».

De plus, 71 % des personnes interrogées en Beauce-Appalaches ont déclaré être en surcharge de travail. Parmi les raisons données, 80 % d’entre eux ont dit qu’elles avaient trop de mandats à accomplir. La hausse du nombre d’élèves et d’enseignants à soutenir (71 %) et le manque de ressources professionnelles (57 %) sont les deux autres raisons les plus citées.

Les syndicats s’attendent à ce que le manque de professionnels de l’éducation s’accentue dans les prochaines années. « Il y a déjà une pénurie de professionnels partout au Québec. Même si la plupart des postes sont pourvus dans notre région, il ne faut pas se réjouir trop tôt », indique le président du SPEÉCA-CSQ, Jean-François Jomphe.

Il faut dire que plus du tiers (37 %) des travailleurs ont indiqué qu’ils songeaient à quitter leur emploi pour une autre raison que la retraite. Parmi eux, 56 % voudraient obtenir une charge de travail moins lourde et 50 % voudraient une meilleure flexibilité d’horaire pour améliorer la conciliation travail-famille.

La situation est semblable partout au Québec selon le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry. « Notre sondage, qui a reçu plus de 4 000 réponses, indique que 41 % des professionnels songent à quitter leur emploi. Les raisons invoquées sont, par ordre d’importance, les salaires trop bas (50 %), la lourdeur de la tâche (47 %) et le manque de reconnaissance (45 %). Je qualifierais la situation d’alarmante », a-t-il commenté en conférence de presse le 21 septembre.

Des solutions à proposer

Le sondage a également demandé aux professionnels quelles solutions pourraient améliorer la solution. Ainsi, 70 % pensent qu’il faut instaurer des seuils obligatoires de services professionnels diversifiés dans chaque école et centre de services pour permettre au personnel de travailler davantage en prévention.

Une proportion semblable estime que le rehaussement des salaires, l’amélioration des conditions de travail, la flexibilité des horaires et davantage de congés pour faciliter la conciliation travail-famille aideraient à attirer et retenir la main-d’œuvre.

Négociations

Actuellement, les négociations entre le gouvernement et les syndicats stagnent selon M. Landry. « Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle, qui ne cesse de se détériorer. Nous espérons qu’il profitera de la rentrée scolaire pour nous envoyer le message que les besoins des élèves du Québec font partie de ses priorités », a-t-il conclu.