Le marché de la production bovine est-il plus instable ?

En plus de la production laitière, la ferme SS Kennebec à Saint-Théophile s’intéresse également à celle des bovins de boucherie.

L’entreprise possède 35 vaches reproductrices. Elle pratique des croisements entre diverses races afin de créer des animaux plus forts et résistants. Ces gestes ont une influence directe sur le volume et la tendreté des bovins.

«On achète un taureau pour féconder les vaches qui vêlent normalement vers la fin de l’hiver. Nous transportons les veaux chaque année à la Station génétique de la Beauce à Saint-Martin où ils sont achetés par des particuliers lors d’un encan», précise Sylvain Bourque, copropriétaire de la ferme.

Les bêtes achetées sont ensuite engraissées dans des parcs avant de se retrouver à l’abattoir. Comme pour le lait, la ferme SS Kennebec représente le maillon initial de la chaîne alimentaire.

Cependant, la production bovine n’est pas soumise à la gestion de l’offre. Les prix obtenus à l’encan pour les bêtes peuvent varier grandement, le producteur n’étant jamais certain d’au moins couvrir ses dépenses au niveau de l’élevage.

De plus, seulement 10 % des bovins de boucherie sont abattus au Québec selon Sylvain Bourque. Le reste est abattu en Ontario et aux États-Unis.

«Très peu du bœuf qu’on mange provient vraiment du Québec. Si vous voulez faire le tour du monde, achetez simplement une livre de steak haché», précise-t-il.

Coopérative

C’est en partie pour cette raison que Sylvain Bourque a créé la Coopérative de bovins d’abattage du Québec. Paul Doyon (Saint-Joseph) et James Allen (Saint-Anselme) sont aussi impliqués dans l’aventure.

Le but ultime était de regrouper des producteurs agricoles afin de créer un nouvel abattoir dans les anciens locaux de Levinoff Colbex, à Saint-Cyrille-de-Wendover, dans le Centre-du-Québec.

Toutefois, la proposition faite par la coopérative a été rejetée le 27 août 2014. Propriétaire des actifs de l’entreprise dont les activités ont cessé en 2012, Investissement Québec a plutôt accepté l’offre d’un liquidateur. Tous les équipements ont été mis aux enchères le 2 décembre.

«On a rassemblé plus de 500 membres dans cette histoire. La coopérative n’est pas morte et nous continuons la recherche de partenaires pour l’approvisionnement et la mise en marché», précise Sylvain Bourque.

Selon la Fédération des producteurs de bovins du Québec, la crise de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) et les conditions économiques défavorables de la fin des années 2000 ont entrainé un recul de la production.

«Pour que ce soit ta seule production, ça prend de la prévention et des investissements judicieux», croit Sylvain Bourque.

Notons qu’il existe plus d’une trentaine de bovins de boucherie au Canada.Une liste avec des photos peut être consultée au www.bovin.qc.ca.