Le passeport vaccinal est contestée par des entreprises et consommateurs beaucerons 

Depuis le 1er septembre, les Québécois de 13 ans et plus doivent posséder leur passeport vaccinal pour prendre part à certaines activités non essentielles. Cette mesure frustre des entrepreneurs et crée une colère dans la population beauceronne, l’une des moins vaccinées au Québec.

Propriétaire du Centre DIXtrAction à Saint-Georges, Christian Toulouse ne mâche pas ses mots envers le gouvernement. Son parc d’attractions, qui comprend notamment un labyrinthe, des allées de quilles et un jeu de combat au laser, a été fermé pendant 15 mois.

« On a rouvert à la mi-juillet en implantant plusieurs mesures sanitaires. On est habitué à recevoir des groupes. C’est une attraction familiale. Avec le manque de main-d’œuvre, c’était déjà difficile de faire respecter le port du masque et la distanciation. Le passeport, c’est la mesure de trop. Le gouvernement veut juste nous fermer », dénonce M. Toulouse.

Clients agressifs

Paul Poulin, propriétaire de Frampton Brasse, s’affiche publiquement contre le passeport vaccinal. « C’est du harcèlement envers les petits commerçants. Avec les autres mesures sanitaires, notre clientèle avait déjà diminué de 50 %. C’est pire avec le passeport vaccinal. Le gouvernement nous a aidés financièrement au début de la pandémie, mais est-ce que ça va continuer ? », se questionne M. Poulin.

Dans son commerce, il voit plus de clients agressifs. « Ça allait bien quand il y avait seulement le masque et le lavage des mains. Les gens se sont habitués, mais là, c’est une jambette de trop. Je connais des gens qui sont doublement vaccinés, mais opposés au passeport », indique M. Poulin.

Propriétaire du restaurant Chez Gérard à Saint-Georges, Amélie St-Hilaire aurait souhaité un assouplissement des autres mesures sanitaires avec l’arrivée du passeport vaccinal.

« On est encore tenu d’avoir un registre à l’entrée et de garder deux mètres de distance entre les tables. Nous avons une clientèle bien établie, mais c’est sûr qu’on voit plus de gens qui chialent », mentionne-t-elle.

Confusion culturelle et sportive

Les arénas, cinémas et salles de spectacles figurent dans la liste des endroits où est exigé le passeport vaccinal. Du 1er au 15 septembre, le gouvernement a laissé une période d’adaptation aux entreprises, organismes et municipalités où aucune sanction ne s’appliquait.

Les utilisateurs du Centre Caztel, à -Sainte-Marie, ont été nombreux à contacter l’aréna pour connaître les règles en vigueur.

« Toute personne qui se trouve sur la glace doit avoir son passeport vaccinal. Les spectateurs n’ont pas besoin du passeport, mais on limite les foules à 250 personnes. Les gens doivent être assis en tout temps. C’est au locataire de la glace de vérifier les gens ayant besoin du passeport », dit Éric Couture, directeur adjoint du Service des loisirs de la Ville de Sainte-Marie.

Chez Ovascène, les remboursements des spectacles à la Salle Méchatigan sont quotidiens depuis le 1er septembre. « Avant cette date, 70 % des gens avaient conservé leurs billets. Les ventes sont difficiles pour les spectacles de la nouvelle saison. Légalement, c’était préférable de rembourser les clients qui ne veulent pas le passeport ou se faire vacciner », précise la directrice générale, Marie-Ève Dumas.

Au Cinéma Centre-Ville à Saint-Georges, le propriétaire Stéphane Morin a dû renvoyer des cinéphiles à la maison. « Ça prend le passeport et une pièce d’identité valide. On voit une baisse d’achalandage, mais une hausse importante dans l’achat des billets en ligne », indique-t-il.

Après le 15 septembre, les contrevenants au passeport vaccinal s’exposent à des amendes variant de 1 000 $ à 6 000 $. Pour plus de renseignements, visitez quebec.ca/passeportvaccinal.