Le télescope James Webb vu par un astrophysicien beauceron

Le 11 juillet dernier, devant la planète entière, le président des États-Unis, Joe Biden, dévoilait les premières images officielles du télescope spatial James Webb. Parmi les terriens les plus intéressés par ce moment historique, un Beauceron attendait ce jour avec fébrilité. Claude-André Faucher-Giguère est professeur associé à l’Université Northwestern, en banlieue de Chicago.

Le télescope James Webb, après plus de 25 ans d’attente, vient finalement de déclasser son prédécesseur Hubble. Plus performant et plus précis, cet appareil technologique a été construit par la NASA (Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace), l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Agence spatiale canadienne (ASC) au coût de 10 G$US. « Le télescope nous montre des images du commencement, juste après le Big Bang, d’il y a 13,8 milliards d’années », s’exclame M. Faucher-Giguère.

Positionné à 1,5 million de kilomètres de la Terre, ce télescope spatial a quatre missions principales : détecter la lumière des premières galaxies post-Big Bang, étudier la formation ainsi que l’évolution de ces dernières, comprendre davantage la naissance des étoiles et en connaitre plus sur les exoplanètes (planètes en dehors de notre système solaire). De plus, il pourra même définir de quels éléments ces planètes sont composées et savoir si des formes de vies y sont possibles.

L’astrophysicien beauceron

Originaire de Sainte-Aurélie, Claude-André Faucher-Giguère enseigne à l’Université Northwestern, dans l’Illinois, depuis près de neuf ans. Il détient un doctorat et une maîtrise en astronomie de l’Université Harvard (États-Unis), l’un des plus prestigieux établissements d’enseignement universitaire au monde, et un baccalauréat en mathématiques et physique de l’Université McGill (Canada). M. Faucher-Giguère a fait ses études collégiales au Cégep Beauce-Appalaches, à Saint-Georges.

Ses recherches universitaires se concentrent sur l’étude de la formation des galaxies depuis la création de l’Univers, en modélisant son évolution, du Big Bang à aujourd’hui. Lui et son équipe, un groupe de recherche formé d’étudiants au doctorat et postdoctorat, réalisent des simulations sur de superordinateurs. Leurs données permettent de comparer leurs hypothèses avec des observations concrètes faites par des télescopes.

L’image de la nébuleuse de la Carène (Carina Nebula), prise par le télescope James Webb. (Photo : gracieuseté – NASA, ESA, CSA, STScI)

Parmi les clichés dévoilés par la NASA, deux l’interpellent plus directement. L’image de la nébuleuse de la Carène (Carina Nebula) montre des centaines d’étoiles, jamais vues auparavant, et celle de SMACS 0723 illustre un amas de galaxies. Ces images l’aideront dans ses recherches et lui permettront de comparer ses données avec des observations concrètes. « Ce puissant télescope nous permettra d’observer l’évolution des galaxies dans le temps », indique l’astrophysicien.

Soulignons que le Canada a fourni au télescope James Webb un instrument scientifique et un détecteur de guidage qui serviront à faire des avancées révolutionnaires en astronomie. Cette participation nous garantit une part du temps d’observation par nos scientifiques et chercheurs.

L’image de SMACS 0723, prise par le télescope James Webb. (Photo : gracieuseté – NASA, ESA, CSA, STScI)