L’économie demeurera stable au Canada en 2020
Le Canada s’en est bien tiré économiquement en 2019. Cela devrait se poursuivre l’an prochain, malgré des imprévus possibles reliés aux autres marchés internationaux.
Yanick Desnoyers, vice-président et économiste chez Addenda Capital, a abordé ces sujets le 12 décembre, durant un déjeuner du Conseil économique de Beauce (CEB). Robert Dumas, président et chef de la direction de la Sun Life, animait la rencontre sous forme d’entrevue.
Cette année, l’économie mondiale a connu une décroissance liée notamment à la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, ainsi que les échanges politiques sur le Brexit, au Royaume-Uni.
«Avec l’imposition de tarifs douaniers, Donald Trump a créé du protectionnisme aux États-Unis, soit le contraire de la mondialisation. Présentement, le bilan du consommateur américain est très sain. Ça se reflète chez nous, car il s’agit de notre principale partenaire économique», explique Yanick Desnoyers.
Notre pays a fait plusieurs concessions en signant le nouvel accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC). Toutefois, au même moment, la population canadienne a grimpé de 1,4 % (plus de 500 000 personnes).
«Ces immigrants, souvent des gens formés, ont diminué la pénurie de main d’œuvre, même si elle persiste. La Banque du Canada a aussi fait un pari gagnant en gardant bas son taux directeur (1,75 %)», dit M. Desnoyers.
Cette mesure influence directement les taux d’intérêt à court terme sur les prêts personnels et hypothécaires, et parfois le cours du dollar canadien.
«Au point de vue hypothécaire, la barrière reste toujours la mise de fonds pour les nouveaux acheteurs. Dans la combinaison prix-taux d’intérêt (hausse ou baisse), il n’y a pas une grosse différence depuis 30 ans», indique Yanick Desnoyers.
Inflation et entreprises
En 2020, le taux moyen d’inflation à la consommation devrait encore se maintenir autour de 2 %. Les craintes d’une récession sont dissipées, à tel point que certaines compagnies ont finalement réinvesti dans leurs équipements ou le feront bientôt.
«Une entreprise ne veut pas perdre les rendements sur ses investissements. Des entrepreneurs ont compris que le cycle américain va se poursuivre et que le risque d’une récession ne viendra pas avant plusieurs années», dit M. Desnoyers.
La hausse du montant personnel de base de 12 798 $ à 13 229 $, sur l’impôt fédéral en 2020 (argent non-imposable), aura-t-il un impact sur notre portefeuille ?
«C’est une mesure légèrement expansionniste. Ça représente 0,2 % en croissance économique. Normalement, la baisse d’impôt est 50 % épargnée et 50 % consommée. L’impact sera mineur sur l’économie canadienne», conclut M. Desnoyers.