Les acériculteurs souhaitent une meilleure collaboration avec la Zec Jaro

Un groupe d’acériculteurs de la Zec Jaro à Saint-Théophile a vivement réagi à la publication de l’article «Le développement acéricole accru mettrait en péril la Zec Jaro» par dans l’Hebdo régional. Ces derniers déplorent la sortie publique du directeur général de l’organisation, Gilles Paquet, et plaide pour une meilleure entente avec l’organisme.

«Nous demandons que la gestion de la Zec Jaro doive être faite en collaboration directe avec les intervenants et non sur la place publique. La Zec n’a jamais proposé de travailler avec nous alors que nous sommes prêts à collaborer. Nous sommes sur un territoire public avec la Zec et les forestiers et nous sommes capables de travailler ensemble et de ne pas nous tirailler. Nous sommes en 2016, il faut que ça change», a souligné le porte-parole du groupe d’acériculteurs, Yvon Marcoux.

Mentionnons que les premières érablières étaient présentes sur ces terres une vingtaine d’années avant la fondation de la Zec Jaro en 1978. Les adeptes de chasse, pêche, VTT et randonnées pédestres cohabitent depuis bon nombre d’années avec ces exploitations. Certains campements se retrouvent en pleine érablière.

«Nous nous n’opposons pas aux activités de chasse et de pêche sur le territoire, bien au contraire. Nous souhaitons la concertation avec ce monde-là», a noté M. Marcoux rappelant que les acériculteurs ont récemment collaboré au comité pour l’amélioration des chemins de la Zec.

Potentiel acéricole limité

Les craintes énoncées par le directeur général que ce territoire de 155 kilomètres carrés de la Zec Jaro devienne une érablière géante ne sont pas justifiées selon le groupe d’acériculteurs. Ils évaluent à près de 17 % du territoire occupé par les érablières. «Le potentiel est très limité (moins de 1 %)», admet Steve Lachance, copropriétaire des Érablières Jaro. Mario Roy, un autre propriétaire, estime que son entreprise n’a plus de potentiel d’agrandissement dans son secteur.

Depuis 2008, plus d’une dizaine d’exploitations acéricoles de petite taille, dont celle de Gilles Paquet et de ses associés, ont été rachetées par les producteurs du territoire. Au cours de cette période, le groupe d’acériculteurs souligne qu’il s’est ajouté seulement 20 000 entailles alors que les neuf sociétés en détiennent aujourd’hui un peu plus de 400 000 entailles. «Ce ne sont pas de nouvelles entailles qui font agrandir les érablières, mais plutôt les fusions», explique le porte-parole, M. Marcoux.

Soucieuses de l’environnement

Quant aux impacts de l’activité humaine sur le ravage d’Armstrong, M. Marcoux avance que ce ravage ne se trouve pas sur le territoire des érablières de la Zec, mais plutôt sur le terrain de la Domtar et longeant la route 173. De plus, il affirme que les érablières sont assujetties à des règles strictes de l’État concernant l’abattage d’arbres et qu’elles sont soucieuses de l’environnement.

Générant d’importantes retombées économiques sur le territoire, M. Marcoux réitère que ces entreprises acéricoles ont injecté plus de 2 M$ par la modernisation de leurs bâtiments et équipements. Depuis 2015, des érablières misent sur des évaporateurs électriques dernier cri pour remplacer les équipements énergivores fonctionnant au mazout réduisant leur empreinte énergétique. Pour améliorer l’aspect visuel du territoire, certaines conduites d’eau d’érable ont même été enfouies dans le sol. 

La Zec Jaro demandera l’harmonisation

Gilles Paquet, directeur de la Zec Jaro, persiste et signe et veut que le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles n’accorde plus de demande d’agrandissement d’exploitation acéricole. Un entretien aura lieu en milieu de semaine et il plaidera pour une meilleure harmonisation entre la Zec et les acériculteurs.