Les Amputés de guerre sont comme une famille pour Léonie
Léonie Toulouse est âgée de huit ans. Comme les autres enfants, elle aime jouer avec ses amis, courir, nager, faire du vélo, du ski, du karaté, du soccer et a même touché à la gymnastique pendant un moment. Elle est une Vainqueure de l’Association des Amputés de guerre puisqu’elle a une amputation congénitale à la main gauche.
Léonie a participé les 18, 19 et 20 mai derniers à son troisième Séminaire pour enfants amputés de l’Association des Amputés de guerre à Québec. En plus de célébrer le 100e anniversaire de l’organisation, elle y a revu des amis, dont Rosalie qui a une amputation comme la sienne.
«Quand Léonie avait quatre ans, elle m’a demandé s’il y en avait d’autres comme elle, avec une petite main (Léonie n’a que le pouce, pas les doigts)», explique sa mère, Odette Loubier. C’est ainsi qu’en 2014, Mme Loubier a pris contact avec les Amputés de guerre. Au retour de son premier Séminaire, Léonie lui a dit: «Je suis chanceuse, je peux me servir de ma main». Comme quoi en voyant les autres, la petite fille s’est rendu compte que son amputation était légère et sans gravité.
Sur place, Léonie apprend toutes sortes de choses. Elle est avec un groupe d’enfants qui ont tous la même amputation qu’elle. Ensemble, ils s’échangent des trucs ou des outils pour faire face à différentes situations de la vie. Par exemple, comment ouvrir un sachet de ketchup avec une seule main et sans ses dents ? Avec deux mains, c’est simple, mais pour toutes ces petites choses du quotidien que nous faisons sans réfléchir, Léonie développe différentes façons de faire afin d’être aussi autonome que les autres. Se coiffer avec une seule main ? Facile pour Léonie. C’est aussi l’endroit où ses parents et elle peuvent apprendre de nouvelles technologies du côté des prothèses.
Lors de ces Séminaires, Léonie a appris comment répondre si elle est victime d’intimidation à cause de sa petite main. Elle va au-devant des autres et explique sa différence parfois même en riant. Si elle vous répond qu’un animal sauvage a mangé sa main, c’est tout à fait normal. Elle prend le contrôle de la situation, elle sait dédramatiser. «Elle se voit chanceuse de faire tout ce qu’elle fait. Les Amputés de guerre lui ont amené beaucoup de confiance en elle», se réjouit sa mère. La jeune fille a même fait une présentation devant sa classe pour expliquer sa différence.
Adaptation dans le quotidien
Si certaines situations comme s’agripper à un module de jeu de style échelle verticale ou faire du vélo est difficile pour Léonie, elle a le soutien de l’Association des Amputés de guerre qui lui fournit des prothèses adaptées gratuitement. Comme elle n’a pas les doigts de sa main gauche pour bien tenir le guidon de son vélo, une prothèse y a été installée. Grâce à celle-ci, Léonie est en plein contrôle et stable.
Par contre, la prothèse avec un crochet pour se tenir aux barreaux suspendus n’est pas l’idéal. Léonie ne se sent pas assez stable et n’en fait tout simplement pas. Elle a aussi une palme à sa main pour la natation, mais elle a préféré développer ses propres trucs pour nager et elle ne l’utilise plus.
L’Association des Amputés de guerre vient aussi en aide aux parents qui parfois peuvent se sentir démunis devant certaines situations. «Ça compte énormément pour les parents. On est bien entourés. C’est comme une famille. Ils répondent à nos questions et on ne sent jamais qu’on dérange. On est épaulé, compris et surtout pas jugés», explique Odette Loubier.