Les cabanes à sucre interpellent Québec pour éviter des fermetures
Une quarantaine de propriétaires de cabanes à sucre et salles de réception ont lancé un appel au secours, le 11 août à Montréal. Grandement affectés par la COVID-19, ils réclament un programme d’aide d’urgence pour surmonter cette crise sans précédent.
Ces entrepreneurs ont déclaré être au bout du rouleau, ajoutant que les conséquences de la crise sont très importantes dans leurs secteurs d’activités.
Appuyant leur démarche, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) rappelle que les cabanes à sucre et salles de réception n’ont pas retrouvé leurs activités normales, même avec le déconfinement.
«La plupart des mariages, baptêmes, fêtes prénatales, congrès d’affaires et d’autres événements sont reportés à l’an prochain. Bien qu’il soit maintenant autorisé de réunir jusqu’à 250 personnes, les clients qui ne peuvent pas danser ou consommer d’alcool après minuit sont nombreux à annuler leurs plans de célébration», mentionne la FCEI par voie de communiqué.
Entreprises de longue date
Copropriétaire de l’Érablière Marcel Vien, située à Sainte-Claire, Solange Vien approuve le cri du coeur lancé par ses collègues acéricoles. Existant depuis 45 ans, l’entreprise familiale compte 50 000 entailles et organise 3000 repas annuellement.
«On offre du take-out, mais ce n’est pas suffisant. Le gouvernement est bon pour envoyer des inspecteurs du MAPAQ (ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation), mais quand on a vraiment besoin d’aide, il n’est pas là. À quoi ça sert de payer des impôts dans ce temps-là ?», se questionne-t-elle.
La partie «réception» de l’érablière représente un manque à gagner de 100 000 $, seulement pour l’année en cours. Comme d’autres cabanes à sucre, l’Érablière Marcel Vien a annulé un grand nombre de rassemblements.
«Même si le gouvernement a monté ça à 250 personnes, c’est trop difficile à gérer avec la distanciation, les masques et la fermeture à minuit, comme dans les bars. On a au moins la production acéricole, mais d’autres cabanes à sucre offrent juste ce service. Ça prend des subventions, parce que tout va fermer», indique Mme Vien.
Christine Tardif, copropriétaire de l’Érablière du Cap à Lévis, figurait parmi les entrepreneurs présents à la conférence de presse du 11 août. Ses parents, ses sœurs et elle-même sont propriétaires de l’érablière depuis 22 ans.
«Nous avons travaillé très fort pour que l’érablière soit en fonction tout au long de l’année. Nous recevons des touristes des États-Unis, de l’Europe et de l’Asie pour leur partager notre passion et notre culture. Toutes les réservations et activités ont été annulées. Nous sommes devant un calendrier blanc. On prévoit que la situation redeviendra normale d’ici trois à cinq ans. S’il y a un moment où le gouvernement doit agir, c’est maintenant», dit-elle.