Les coiffeurs masculins sont une denrée rare dans la région

ACTUALITÉ En Beauce, les coiffeurs masculins sont une denrée rare alors que les hommes ont  autant que les femmes une place dans la profession.

Bruno Landry est coiffeur depuis 1985. À la sortie de son cours, ils étaient quatre hommes. Il dit être le seul de sa cohorte qui a persisté autant d’années. Il a eu son propre salon chez lui, à Saint-Georges. De 8 h le matin jusqu’à 18 h, il coiffait 50 têtes par semaine et jusqu’à 75 têtes durant le temps des Fêtes. M. Landry a pris sa retraite en 2018, mais face à la pénurie de personnel dans la profession, il a décidé de retourner à temps partiel au salon Vénus Coiffure, situé à Place Centre-Ville, à Saint-Georges. 

Depuis le début de sa carrière, il a vu la coiffure évoluée, les produits sont moins nocifs pour les cheveux, spécialement dans la permanente et la coloration sans ammoniaque.  

« La coiffure est plus accessible maintenant pour les femmes et les hommes qu’il y a 38 ans. Les hommes sont plus esthétiques, ils achètent des produits et se font coiffer, ils aiment se faire coquets », explique le coiffeur, natif de Saint-Gédéon.

Expert en prothèses capillaires

À la sortie de son cours en 1985, M. Landry s’est perfectionné en coiffure haute et en permanente. Il est trichologiste (expert en traitement capillaire) depuis 1992. Il s’est grandement intéressé aux prothèses capillaires – communément appelées perruques – pour venir en aide aux personnes qui perdent leurs cheveux à la suite d’une chimiothérapie. 

À chaque semaine, il est régulièrement interpellé par des personnes qui ont besoin d’une prothèse. Il fait l’ajustement et l’entretien des prothèses et il coupe les cheveux au goût de la personne.  

« À une époque, il existait qu’une sorte de prothèse avec des cheveux synthétiques et une sorte avec des cheveux naturels. Aujourd’hui, il existe une panoplie de prothèses capillaires qui paraissent plus naturelles. La synthétique est plus facile d’entretien. Après le lavage, on la secoue et elle reprend sa forme initiale tandis que la prothèse de cheveux naturels, il faut la laver, faire une mise en plis et  utiliser des produits pour lui redonner une forme », précise M. Landry. 

Les volumateurs sont actuellement la grande mode : des postiches conçus pour masquer les chutes partielles de cheveux dues à l’hérédité, aux hormones ou à la suite d’un choc émotif. En salon, il est possible de se procurer une prothèse capillaire synthétique entre 300$ et 600$ alors que la perruque naturelle frise minimalement les 1000$ et plus.

Marie-Christine Ouellet est coiffeuse à Saint-Prosper où elle est propriétaire de son salon Rendez-Vous Coiffure. Elle s’est aussi perfectionnée dans la vente, l’ajustement et l’entretien de prothèses capillaires en 2018. Dans un souci de confidentialité, elle a divisé son salon pour que la clientèle aux prises avec le cancer ne soit pas mélangée avec sa clientèle régulière.

« La cliente qui vient se faire raser la tête n’a sûrement pas envie d’être au milieu de clientes qui viennent pour la coloration », lance la coiffeuse.

En plus de coiffer, M. Landry et Mme Ouellet racontent qu’ils agissent souvent comme confidents auprès de leur clientèle qui a besoin d’écoute.