Les demandes d’aide de plus en plus élevées

Comme un peu partout au Québec, la demande en aide alimentaire est bien souvent plus élevée au retour des fêtes en janvier et février alors que les dons eux, sont au plus bas après une recrudescence en novembre et décembre.

Chez Moisson Beauce, la directrice générale, Nicole Jacques, estime à «facilement 30 %» la hausse des demandes dans les dernières années. «C’est beaucoup et ça s’explique facilement. Le coût de la nourriture ne cesse d’augmenter et pour quelqu’un qui arrivait déjà serré, ça vient complètement défaire l’équilibre fragile du budget», explique-t-elle.

Le son de cloche est pratiquement le même du côté de l’Association bénévole Beauce-Sartigan (ABBS) qui vient en aide à 210 familles, soit 550 personnes chaque mois. «Les pires mois, ce sont janvier et février. Après les fêtes, les gens ont loadé leurs cartes de crédit. Ce sont aussi les mois les plus froids et là, Hydro embarque», explique la directrice, Marie-Claude Bilodeau.

Bonifier l’approvisionnement

Nicole Jacques affirme avoir une rencontre le 14 mars prochain avec le réseau des Moissons de tout le Québec afin de trouver de nouvelles façons de bonifier leur approvisionnement.

Cependant, la réalité des tablettes vides n’est pas trop présente dans les locaux de Moisson Beauce, car à toutes les deux semaines, l’organisme reçoit un plein camion de Moisson Montréal avec des denrées non périssables. Sans quoi, il manquerait effectivement de certains produits de base.

«Le problème qu’on a ici en Beauce, c’est que les grosses entreprises de l’alimentation comme Saputo (fromage) et Smukers (confiture), qui ont fermé à Sainte-Marie, ne sont plus là pour nous aider», ajoute Mme Jacques.

Quant aux épiceries, elles se lancent de plus en plus dans la transformation, ce qui fait que les produits frais près de la date de péremption sont utilisés et revendus plutôt que d’être remis à Moisson Beauce. Mme Jacques affirme cependant que même si le volume de denrées remis par les épiceries est moins important qu’avant, Moisson Beauce a une excellente collaboration de ces dernières. Mme Jacques entend aussi essayer de créer un partenariat avec la nouvelle épicerie qui ouvrira à Saint-Georges, le Super C.

À l’ABBS, Mme Bilodeau confirme cependant que malgré le très bon approvisionnement qu’elle reçoit de Moisson Beauce, les comités locaux de chaque municipalité qui s’occupent de l’aide alimentaire doivent faire certains achats de nourriture afin de bonifier les paniers. L’organisme est financé par le ministère de la Santé et des Services Sociaux ce qui permet ces ajouts.

Les familles dans le besoin reçoivent un ou deux paniers par mois, soit deux à trois boîtes de nourriture qui équivalent environ à 75 $ par panier.

Mme Bilodeau indique toutefois que les besoins des personnes dans le besoin changent. Elle remarque que les familles monoparentales ont souvent des besoins lors de certaines périodes précises comme l’entrée à l’école, Noël ou l’achat de nouveaux vêtements. «Il y a plus d’aide sporadique comme ça».

Fin d’un service d’aide alimentaire

Alors que l’aide alimentaire est de plus en plus nécessaire, un organisme d’aide en santé mentale, Le Murmure, qui offrait des repas préparés «Prêts de chez nous» dont l’objectif était le maintien des personnes âgées de la MRC Robert-Cliche à domicile, a dû cesser ses activités les 17 février dernier. La décision a été prise puisque les demandes n’ont jamais été assez élevées pour maintenir le service.