Les dossiers d’immigration non traités ont peu d’impact sur les entreprises beauceronnes

Malgré les dossiers d’immigration mis à la poubelle lors du dépôt du projet de loi neuf sur l’immigration, les entreprises de la Beauce seraient peu ou pas touchées du tout. Même que cette décision serait vue d’un bon œil dans la région.

C’est le constat que font le Conseil économique de Beauce (CEB) ainsi que le Carrefour jeunesse emploi de Beauce-Sud (CJEBS). Même si les deux organisations se désolent de voir des demandes d’immigration rejetées, pour les entreprises d’ici, de voir les nouvelles demandes être traitées en lien avec les besoins de main-d’œuvre est un plus.

«Je suis heureuse de voir arriver ce projet de loi là parce que ça fait plusieurs années qu’on demande que les dossiers d’immigration soient en lien avec le marché du travail», précise la directrice générale du CEB, Hélène Latulippe. «Le projet de loi permettra d’amener encore plus de travailleurs en Beauce. Je pense que le gouvernement est en train de faire des changements qui étaient nécessaires et qui étaient demandés par la communauté d’affaires», ajoute-t-elle.

Parmi les demandes d’immigration répertoriées par l’organisation en collaboration avec le CJEBS, un peu plus de 350 personnes devraient venir travailler pour une cinquantaine d’entreprises de la MRC Beauce-Sartigan pendant l’année 2019. Certaines sont déjà arrivées et nous ne sommes qu’en février. Il pourrait s’agir d’une année record du côté du nombre d’immigrants ayant un travail arriver dans la région. En 2018, la MRC avait accueilli 350 personnes, 250 en 2017 et 100 en 2016.

Selon Mme Latulippe, les dossiers qui pourraient toucher des gens en Beauce sont fort probablement ceux de réunification des familles, ce que confirme Mélanie Grenier, agente d’intégration et de sensibilisation en immigration au CJEBS.

Programme différent

«Moi, localement dans la région, je ne connais personne qui a appliqué et qui a été refusé. La majorité des gens que l’on rencontre [au CJEBS]  vont appliquer dans le programme d’expérience québécoise [et non dans le programme régulier d’où proviennent les candidatures détruites]», précise Mme Grenier. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a personne en Beauce dont le dossier d’immigration a été détruit, mais ce nombre est limité.

Comme l’explique Mme Grenier, s’il n’y a pas plus de travailleurs qui utilisent le programme régulier, c’est parce que ce dernier est trop long. La première étape peut prendre de deux à trois ans et la seconde, 18 mois. «Quand ça dépasse un an pour les entreprises, c’est trop long», souligne-t-elle.

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