Les enseignants non qualifiés sont rares en Beauce-Etchemins

ÉDUCATION. Le phénomène des enseignants non qualifiés n’épargne pas le Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE). Cette situation touche peu d’employés pour l’instant, même si le phénomène prend de l’ampleur en raison du manque de main-d’œuvre.

Vickie Gilbert, directrice adjointe du -Service des ressources humaines, est responsable de l’embauche des enseignants. Dès le printemps, elle essaie de pourvoir tous les postes en enseignement pour la prochaine rentrée scolaire.

« Autrefois, le problème était de trouver du travail pour tout le monde. Maintenant, c’est un casse-tête de remplir tous les postes », confirme Mme Gilbert.

En 20212022, le CSSBE emploie 1 500 enseignants dans ses écoles primaires, secondaires, centres de formation professionnelle et d’éducation aux adultes.

« Ils ont presque tous leur baccalauréat en enseignement. Ce programme de quatre ans, avec ses quatre stages, donne droit au brevet d’enseignement délivré par le ministère de l’Éducation », explique Mme Gilbert.

Pour cette même année scolaire, le CSSBE compte une trentaine d’enseignants possédant une tolérance d’engagement. Cette permission est accordée à un centre pour l’embauche d’enseignants sans un baccalauréat dans ce domaine.

« Ces gens-là ont parfois un bac dans une autre discipline. Par exemple, un diplômé en littérature pourrait enseigner le français. On peut aussi embaucher une personne d’expérience, comme un mécanicien ou un musicien, pour les cours en mécanique et en musique », dit Vickie Gilbert. C’est le cas du chanteur et musicien beauceron Phil Lauzon (voir autre texte).

Un finissant universitaire en enseignement, sans expérience au sein du réseau d’éducation, aura toujours priorité sur la personne en tolérance d’engagement, même si elle travaille depuis longtemps pour le CSSBE.

« C’est une obligation du ministère (Loi sur l’instruction publique). C’est pourquoi on encourage ces employés à suivre leur baccalauréat à temps partiel ou la maîtrise qualifiante en enseignement pour aller chercher leur brevet », indique Mme Gilbert.

Mauvaises conditions de travail

Selon -Dominic Loubier, président du Syndicat de l’enseignement de la Chaudière (SEC), le manque d’enseignants qualifiés est directement lié à la détérioration de leurs conditions de travail depuis 20 ans.

« Les coupures en éducation n’ont pas aidé les gens intéressés à se former en enseignement. On doit mettre une personne qualifiée devant les élèves, sinon, n’importe qui pourrait enseigner », affirme M. Loubier.

Devant la crise de main-d’œuvre, celui-ci admet que la tolérance d’engagement est un bon outil servant à pourvoir des postes. Un encadrement plus serré est toutefois nécessaire pour ces enseignants.

« Enseigner, c’est aussi gérer une classe, planifier les cours et faire des corrections. Le CSSBE est de bonne foi. Ils ne peuvent pas inventer des profs. Ces employés sans brevet font un bon travail, mais on doit leur offrir le soutien nécessaire et les bons outils », constate Dominic Loubier.