Les gens d’affaires saluent la venue de l’économiste Pierre Fortin

L’économiste Pierre Fortin est passionné par son métier. Il sait le partager avec dynamisme, tout en vulgarisant les concepts afin d’être bien compris. Avec une pointe d’humour, il a offert une conférence qui a été très appréciée du public, le 8 février dernier à Beauceville.

L’événement-bénéfice au profit de la Télévision communautaire de Beauceville (TVCB), organisé en partenariat avec la Chambre de commerce de Beauceville (CCB), a convié 90 personnes d’affaires à la conférence.

Comment empêcher l’économie du Québec de ralentir? Une grande question à laquelle les économistes tentent de répondre afin d’amoindrir les effets d’une prochaine crise économique, qui arrivera bien assez vite. Selon Pierre Fortin, le Québec vit une crise économique tous les neuf à dix ans.

«Pour l’instant, l’économie du Québec va pas mal bien. […] Notre économie est solide, elle pète le feu comme on dit, et elle est appelée à grandir plus que celle des provinces du centre du Canada», explique l’économiste d’entrée de jeu. Il ajoute qu’il est important de changer la mentalité québécoise voulant que l’on soit nés pour un petit pain, car depuis 15 ans, le Québec a mieux fait que les autres régions. «Malgré un petit creux lors de la récession (2009), notre creux a été modeste si on le compare à celui de l’Ontario et des États-Unis», mentionne celui dont l’arrière-grand-père est le notaire Angers de Beauceville.

Empêcher le ralentissement

Le Québec a su tirer son épingle du jeu depuis l’an 2000, entre autres en raison du nombre de femmes sur le marché du travail grâce au système de garderies. La diminution du taux de chômage est aussi un indice évalué.

Avant 2010, la population active augmentait de 40 000 personnes par an alors que depuis 2012, celle-ci diminue de 8 000 travailleurs chaque année explique l’économiste. «Le choc démographique est mauvais pour nous. La population active baisse, donc la capacité de produire augmente moins vite et la population à soigner augmente», indique-t-il.

M. Fortin considère que la population active de 15 à 64 ans doit augmenter, tout comme le taux d’emploi et la productivité. «Il faut absolument combattre le décrochage scolaire à l’université. C’est la même chose au collégial. C’est le principal fléau à combattre», indique-t-il.

Il faut encore se pencher sur la productivité, car même s’il y a plus de gens au travail, la productivité des Québécois est encore inférieure, et de beaucoup, aux Américains. Selon lui, la gestion participative devrait être plus employée en entreprise afin de minimiser cet impact.

Il faut travailler ces facettes, selon Pierre Fortin, car si auparavant pour relancer l’économie la Banque du Canada abaissait son taux directeur, il n’est plus possible de diminuer encore les taux d’intérêt, car «ils sont déjà à terre».