Les maisons prennent de la valeur durant la pandémie

La COVID-19 cause plusieurs désagréments à différents secteurs économiques. Au même moment, les valeurs foncières moyennes des résidences unifamiliales grimpent dans les MRC en Chaudière-Appalaches.

Entre 2020 et 2021, cette variation positive oscillait entre 1 % et 3,6 % selon les secteurs. Les propriétés situées au nord de la région possèdent une valeur plus élevée, sauf à Montmagny et L’Islet (voir tableau).

Lévis mène le bal avec une valeur foncière moyenne de 290 987 $ par résidence. La MRC de La Nouvelle-Beauce arrive au deuxième rang à 215 480 $. Pour la première fois, Lotbinière a franchi le cap des 200 000 $, mais est suivi de près par la MRC de Bellechasse (199 308 $).

« Être en périphérie de Lévis est bénéfique pour nous. Ça se reflète entre autres dans le prix des maisons en bordure du fleuve (Beaumont, Saint-Michel, Saint-Vallier), mais également à Saint-Henri et Saint-Anselme », explique Christian Isabel, directeur du Service de l’évaluation foncière à la MRC de Bellechasse.

Même si les données exposées ici concernent les résidences unifamiliales, il confirme que les chalets et terres forestières ont aussi pris de la valeur.

« Il y a clairement un effet COVID sur les ventes, constructions et rénovations. Les gens veulent vivre dans de grands espaces et être près des centres urbains. Nous ne manquons pas de terrains pour faire du développement résidentiel », dit M. Isabel.

Année record dans Les Etchemins

Chaque année, la MRC Les Etchemins arrive au dernier rang pour la valeur moyenne d’une résidence unifamiliale en Chaudière-Appalaches. Le prix estimé en 2021 (131 629 $) figurait en dixième position sur la scène provinciale au sein des faibles valeurs.

Cependant, la variation en pourcentage entre 2020 et 2021 (2,7 %) est la troisième plus élevée en Chaudière-Appalaches, dépassant la moyenne régionale qui s’établit à 1,9 %.

« Ça a été une année record pour la valeur des permis, avec une hausse de 11 % sur 2020. Il y a plusieurs nouvelles constructions à Lac-Etchemin, Saint-Prosper, Sainte-Justine et Sainte-Aurélie », mentionne Jean-François Morin, coordonnateur du Service d’évaluation de la MRC Les Etchemins.

Lors d’un entretien précédent avec le journal, ce dernier disait s’attendre à une récession immobilière en raison de la pandémie. « Finalement, ça s’enligne pour être aussi bien en 2022, y compris dans le commercial », dit-il.

Nuance importante

Au sud de Chaudière-Appalaches, la MRC Beauce-Sartigan affiche le prix moyen le plus élevé (175 840 $), devant Robert-Cliche (151 030 $) et Les Appalaches (149 604 $).

Michel Morin, coordonnateur du Service d’évaluation de la MRC Beauce-Sartigan, rappelle toutefois une différence notable entre les milieux urbains et ruraux pouvant influencer les statistiques.

« Une ville comme Saint-Georges refait son rôle d’évaluation foncière aux trois ans. Dans les petites municipalités, si le marché immobilier ne bouge pas trop, le rôle peut être prolongé à six ans. On doit prendre ces chiffres avec un certain recul », affirme celui-ci.

À noter que la valeur foncière des propriétés sert de base aux fins d’imposition (taxation) pour les municipalités. Cette valeur est conforme à la Loi sur la fiscalité municipale, mais n’empêche pas la vente à un prix différent sur un marché immobilier libre et ouvert à la concurrence.

Les données fournies dans ce reportage proviennent des sommaires du rôle d’évaluation foncière des municipalités, colligés par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH).