Les médias transmettent-ils vraiment la vérité ?

Les médias traditionnels vivent présentement de grands bouleversements notamment à cause de l’impact grandissant des médias sociaux dans notre quotidien.

Professeur de l’Université Saint-Paul d’Ottawa, Simon Tremblay-Pépin a abordé ce sujet dans sa conférence «Comment comprendre les médias à l’ère de Donald Trump» présentée le 8 mai au Cégep Beauce-Appalaches.

Dans son analyse, il a choisi de se référer au président américain étant donné son utilisation des médias sociaux pour faire passer ses messages au lieu d’utiliser la presse. Donald Trump est d’ailleurs reconnu pour ses critiques acerbes envers les journalistes.

«Donald Trump avait déjà twitté que les Chinois étaient responsables des changements climatiques. Dans les médias sociaux, personne ne sert de filtre et le message est envoyé à tout le monde. Avec ses questions, le journaliste peut susciter des réflexions et des remises en question», estime Simon Tremblay-Pépin.

Post-vérité

Dans ce qu’il considère comme une ère de post-vérité, les faits objectifs seraient mis de côté pour mettre à l’avant-plan les opinions et émotions.

Malgré ses mensonges à répétition, Donald Trump n’aurait pas le mérite à lui seul de cacher la vérité.

«Lors de la guerre en Irak en 2003, les gens qui remettaient cela en question ont été rapidement remis à l’ordre. Des médias donnaient seulement un côté de la médaille et se débarrassaient des chroniqueurs gênants», croit le conférencier.

S’il respecte le travail des journalistes, Simon Tremblay-Pépin ne pense pas que ceux-ci sont totalement impartiaux. «Même s’ils ont appris à juger ce qui est pertinent, chacun possède son idéologie. Les journalistes n’ont pas les mêmes valeurs. Personne ne peut être vraiment neutre ou objectif», ajoute-t-il.

Socialement, Simon Tremblay-Pépin a d’ailleurs reconnu être un important militant de Québec solidaire, parti provincial d’extrême gauche. Les exemples utilisés dans sa conférence dénonçaient surtout ce qu’il considère comme du populisme de droite se nourrissant par la colère.

«Tout laisse croire que la post-vérité amènera son lot de guerre, pauvreté, racisme et discrimination. Le système de financement des médias est en crise. Il faut diversifier nos sources d’information et vivre avec des médias sans aucune contrainte. Une possible solution serait la création d’un fonds d’aide pour les médias», conclut-il.