Les oiseaux appliquent le couvre-feu!

ORNITHOLOGIE. > La météo semblait pourtant idéale ce dimanche matin. Le ciel était bleu, il ne fait pas trop froid, les oiseaux allaient sûrement se faire dorer les plumes au soleil par dizaines. Or, ils n’ont pas compris, me semble-t-il, que le couvre-feu se termine à 5 heures…

Un groupe de membres du Club d’ornithologie Beauce-Etchemin ont pris la route du rang Grande-Ligne à Saint-Isidore dans l’espoir d’observer le majestueux harfang des neiges dont on a signalé la présence dans le secteur. Sauf qu’il est aux abonnés absents… lui aussi.

«Il est toujours perché sur mes silos, nous dit un agriculteur. Mais je ne sais pas pourquoi, il n’y est pas ce matin». Comme tout bon fils, on suppose qu’il a sans doute profité de ce dimanche pour aller manger des brochettes de campagnols chez sa maman…

Faute de grives, on se contente de merles, dit-on. Bon, les merles sont plutôt rare à ce temps-ci de l’année, mais nous avons pu observer quelques plectrophanes, un nom savant pour désigner le bruant des neiges, des inévitables corneilles dont plusieurs passent l’hiver avec nous, et un grand voilier d’étourneaux qui devaient tous se dire qu’il aurait dû attendre la fin de l’hiver pandémique avant de faire leur arrivée chez nous. Rien pour écrire à sa mère, ni à son père d’ailleurs.

L’alouette avec toutes ses plumes!

Le seul attrait intéressant, et encore ce l’était que pour moi, c’était la présence d’alouettes hausse-col, appelées autrefois alouettes cornues, une espèce pas si rare pour mes collègues du club qui en ont vu d’autres. Sauf que, pour moi, le néophyte, c’était une première!

En passant, ce n’est pas vrai ce que dit la chanson, la gentille alouette a encore toutes ses plumes. Je tenais à le spécifier.

Ainsi, pendant que mes amis ornithologues remisaient leurs jumelles et leurs lunettes d’approche, déçus de ne pas avoir aperçu le Saint-Graal des neiges, j’étais le seul à pouvoir me hausser le col et ajouter l’alouette à la liste de mes espèces vues.

Parfois, ça vaut la peine d’être le petit nouveau.