Les partys de Noël, victimes collatérales de la COVID-19

COVID-19. > À moins d’un miracle, les partys de bureau et autres rassemblements pour le temps des Fêtes dans les salles publiques seront à oublier pour 2020.

Pour de nombreux établissements de la région, ce sera la perte d’importants revenus qui étaient pour eux de véritables cadeaux de Noël.

Pour la directrice du Georgesville de Saint-Georges, Mireille Vézina, ce sont de cinq à six semaines de fêtes et de festivités de toute sorte qui seront réduites à néant. «Même si nous n’étions pas en zone rouge, je ne sais pas comment nous pourrions louer une salle qui loge habituellement 400 personnes, dont il faudrait diminuer le nombre de convives tout en s’assurant que la distanciation sociale soit respectée».

Et avec la fermeture du restaurant, ce sont des dizaines d’employés réguliers qui se retrouvent au chômage.

La vice-présidente de C-Hôtels, Véronique Gaudreau, n’hésite pas à qualifier de «dramatique» le passage à la zone rouge en Chaudière-Appalaches.

Ainsi, à La cache à Maxime de Scott, tous les événements d’octobre ont dû être annulés, soit l’équivalent d’une dizaine de groupe, tout comme deux spectacles de Michel Barrette.

L’hécatombe s’est poursuivie en novembre et, par la suite, à la réservation de partys de Noël dont le carnet de commandes est complètement vide. Sans oublier que les autres activités de La cache à Maxime sont également sous la coupe du confinement, soit le restaurant et le Noah Spa.

Il reste toujours la location de chalets, mais il faudra voir si les règles actuelles seront toujours appliquées dans le temps des Fêtes, ce qui empêchera de s’y regrouper.

Les salles municipales

Il n’y a pas que les hôtels qui subissent les contrecoups de la COVID : les salles municipales également. À Saint-Éphrem, par exemple, le centre multifonctionnel est généralement un lieu d’effervescence durant la période des Fêtes.

«Cette année, il ne se passera pas grand-chose à mon avis», nous indique Bastien Thibodeau, le directeur général de la municipalité.

Bien qu’il considère que les directives ne sont pas parfaitement claires, il serait étonnant que la salle qui peut contenir jusqu’à 375 personnes puisse être utilisée pour un party de Noël. «En appliquant les règles de distanciation sociale, on ne pourrait accueillir qu’une soixantaine de personnes qui devraient entrer pour s’asseoir sans changer de place. C’est inconcevable. Actuellement, la salle est fermée à clef et personne ne sait quand elle va être ouverte à nouveau», confie-t-il.

Du côté des Etchemins

La MRC des Etchemins est un peu à part dans la région puisqu’elle est la seule qui a toujours une teinte orangée plutôt que rouge. Mais cela change peu de chose pour le copropriétaire du Manoir Lac-Etchemin.

Fabien Lacorre a confirmé que toutes les réservations pour les partys de Noël, prévus en novembre et décembre, avaient été annulées, tout comme les celles des groupes d’aînés qui viennent normalement par autobus en octobre et en novembre. « On espère que la situation se replacera à temps pour la saison de motoneige », indique M. Lacorre qui a fait son deuil de la période des Fêtes.

Les cabanes à sucre

Déjà que la saison des sucres 2020 a été écourtée par un premier confinement en mars, les cabanes à sucre ne pourront compter sur la manne des Fêtes pour se renflouer.

À La cabane à Pierre, de Frampton, c’est le calme plat depuis le printemps dernier. «Toutes les réservations pour les partys de Noël ont été annulées et il serait surprenant que cela reprenne avant la fin de l’année», indique Nathalie Poulin, directrice générale.

«Habituellement, nous avions un gros party pour défoncer l’année. Nous avions instauré aussi des déjeuners avec le père Noël qui étaient populaires. Tout cela risque de tomber à l’eau cette année».

L’entreprise a dû mettre 25 employés en chômage et aucun n’a été rappelé depuis.

Bien qu’elle espère toujours une embellie en décembre qui pourrait permettre d’organiser quelques activités, Mme Poulin regarde plutôt vers le printemps prochain. «Il faudra trouver une solution pour que la prochaine période des sucres ne soit pas perdue, car de nombreuses cabanes ne pourront passer au travers et devront tout simplement fermer».