Les petites compagnies de transport veulent être entendues

La manifestation des camionneurs prévue à Québec aujourd’hui devant l’Assemblée nationale ne sert pas qu’à revendiquer un délai pour la mise en place de plusieurs mesures instaurées par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), mais aussi pour avoir un droit de parole.

À Saint-Georges, l’organisateur du convoi qui est parti à 10h45 pour Québec, David Garneau, s’attendait à accueillir une cinquantaine de camions chez Transport YPC. C’est plutôt 106 camionneurs, accompagnés pour la majorité de leur famille ou leurs amis, qui attendaient patiemment le départ du convoi.

«On veut aller montrer qu’on est tannés de toutes les lois instaurées sans consulter les petites compagnies. Le MTQ (ministère des Transports du Québec) et la SAAQ parlent juste avec les grosses compagnies et nous on veut faire partie des décisions futures, ou du moins, être consultés», explique M. Garneau.

Selon Vincent Couture de Couture Logistics, les décisions ne se prennent qu’en consultant l’Association du camionnage du Québec (ACQ) et la plupart des petites compagnies comme la sienne, ou les camionneurs indépendants, n’en font pas partie. «On veut avoir un droit de parole parce que les petits transporteurs ne sont pas représentés ni consultés. Il y a aussi un gros manque de communication entre le gouvernement et l’industrie», estime-t-il.

Il n’y a pas que les camionneurs de Saint-Georges qui se rendent à Québec. Le convoi arrête par Saint-Joseph et Scott pour que d’autres camionneurs se joignent à eux. Il y a aussi des rassemblements semblables qui partent de Sherbrooke, Saint-Cyrille-de-Wendover, Berthier, Trois-Rivières, Shawinigan, Saint-Liboire et d’ailleurs.

«L’objectif de départ était d’avoir 200 camions à Québec, mais ça va être largement dépassé», souligne M. Couture. «Aujourd’hui, nous ne sommes plus des compétiteurs, nous sommes tous des chums. On va s’unir pour prouver notre mécontentement», ajoute-t-il.
Les camionneurs protestent pour bien d’autres éléments que la taille du pare-soleil. Certains considèrent qu’il manque d’endroits pour se stationner la nuit, d’autres sont exaspérés de recevoir des contraventions à répétition pour des détails qui ne concerne pas la sécurité et certains s’insurgent pour la quantité de paperasse qui ne cesse d’augmenter été où la moindre erreur est sévèrement punie. «Ils sont entrain d’écœurer les passionnés. Il y a de l’acharnement et ce n’est même plus pour une question de sécurité», se désole M. Couture.