Les professionnels de l’éducation tiennent une grève « mystère »

Tous les membres de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) ont tenu une seconde activité de grève le mercredi 19 mai en avant-midi. Celle-ci différait de la précédente par les lieux choisis pour le piquetage.  

En Beauce, les professionnels avaient manifesté le 29 avril devant les bureaux des députés Luc Provençal (Sainte-Marie) et Samuel Poulin (Saint-Georges). Le 19 mai, des écoles ont été fermées par des lignes de piquetage.

La FPPE-CSQ a conservé le mystère quant aux endroits précis, jusqu’au matin de la grève. La Polyvalente de Saint-Georges et l’école secondaire Veilleux à Saint-Joseph figuraient parmi les lieux de piquetage.

« Il nous reste quatre jours dans notre mandat de grève. Si ça ne débloque pas d’ici la fin juin, nous ferons d’autres piquetages l’automne prochain. Le gouvernement vient de s’entendre avec les enseignants. C’est maintenant à notre tour », dit Jean-François Jomphe, président du Syndicat du personnel professionnel de l’éducation de Chaudière-Appalaches (SPPÉCA-CSQ).

Les professionnels de l’éducation sont regroupés dans les secteurs administratif, pédagogique et les services directs aux élèves (psychologues, psychoéducateurs, orthophonistes, conseillers d’orientation, orthopédagogues, etc.). Ils travaillaient dans les écoles primaires, polyvalentes, ainsi que les centres de formation professionnelle et d’éducation aux adultes.

Étant donné la difficulté à pourvoir certains postes, des employés se retrouvent en surcharge de travail. « Dans un sondage interne, on a constaté que le tiers des membres songeaient à quitter leur emploi. Plusieurs d’entre eux se redirigent vers le secteur privé, où les conditions de travail sont supérieures », indique M. Jomphe.

Un an d’attente

La convention collective des professionnels de l’éducation est échue depuis le 1er avril 2020. Selon Jean-François Jomphe, les négociations n’aboutissent à rien de concret jusqu’ici. C’est pourquoi les syndiqués ont durci le ton avec cette deuxième demi-journée de grève.

Le Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE) a adapté sa journée d’enseignement. Les élèves du primaire ont reçu de l’enseignement à distance le matin et en présentiel l’après-midi. Les autres niveaux effectuent leurs apprentissages en ligne toute la journée.

« Nous voulions perturber le système administratif. On n’entend pas les directions des écoles, sur la place publique, soutenir qu’il y a un vrai problème. C’est dommage pour les élèves, mais nos demandes pourraient les aider à moyen et long terme », affirme Jean-François Jomphe.