Les résidences pour aînés demeurent sur le qui-vive

Les résidences privées pour aînées (RPA) et les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de la région demeurent sur le qui-vive.

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Jusqu’à présent, aucun cas de COVID-19 n’a été rapporté dans les 29 CHSLD de Chaudière-Appalaches. Il en est de même au Manoir du Quartier, à Saint-Georges, et à l’Aube Nouvelle, à Saint-Victor.

La direction de cette dernière a rapidement adopté des mesures pour réduire les risques de contamination. «Dès le 5 mars, nous avons annulé toutes les visites, incluant celles des intervenants externes pour éviter les vas et viens dans la résidence», explique la directrice générale de l’établissement, Marie-Josée Vigneault.

De plus, un vestiaire a été aménagé au sous-sol pour éviter que les employés ne portent les mêmes vêtements à l’intérieur et à l’extérieur de la résidence et ils doivent obligatoirement porter un masque.

Au Manoir du Quartier, on vérifie régulièrement les employés. «On prend la température de nos employés quotidiennement. On ne se le cachera pas, notre facteur de risque, ce sont nos employés, car on ne peut pas savoir tout ce qu’ils font en dehors de leur lieu de travail», indique le directeur de l’endroit, Keven Poulin.

Cette opinion est partagée par Mme Vigneault, qui a décidé de limiter encore plus l’accès à l’aile réservée aux résidents non autonomes. Depuis la mi-mars, les employés de soins s’occupent également des tâches reliées à la buanderie et au ménage, en plus de servir les repas dans les chambres. «On sait qui si [le virus] entre, ce sera par nous, alors nous essayons de limiter le plus possible les contacts», ajoute Mme Vigneault, qui souligne également le travail accompli par ses employés. «Ils travaillent plus fort que jamais.»

Aussi, une aile inoccupée de l’Aube Nouvelle a été spécialement aménagée pour accueillir des résidents au cas où certains contracteraient la COVID-19.

De leur côté, les CHSLD de la région peuvent compter sur des employés en surplus pour nettoyer toutes les surfaces fréquemment touchées selon ce que mentionne la porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA), Mireille Gaudreau.

«Il y a du personnel de soins qui a aussi été ajouté […]. Nous nous assurons d’avoir suffisamment de personnel. En même temps, cela permet aux employés que nous rajoutons de se familiariser avec la clientèle si jamais il y a une éclosion», complète le chef de programme Loisirs et milieux de vie, Joël Bouchard.

Le nombre d’employés demeure toutefois un défi. «C’est sûr que nous avons encore besoin d’infirmières, d’infirmières auxiliaires et de préposés. Le défi était présent avant [la crise] et il est là aujourd’hui», indique Mme Gaudreau.

À l’Aube Nouvelle, certains employés travaillaient également à d’autres endroits. «J’ai dû leur demander de choisir entre les deux», relate-t-elle. Par exemple, un travailleur qui travaillait également à l’épicerie a dû choisir entre ses deux emplois.

Matériel suffisant

Depuis le début de la crise sanitaire, il a beaucoup été question du manque de matériel de protection pour les travailleurs de la santé. En Chaudière-Appalaches, la situation est toutefois sous contrôle.

La direction du Manoir du Quartier et celle de l’Aube Nouvelle ont vu venir une éventuelle pénurie. «Nous avons vu la situation à l’international et nous avons immédiatement passé des commandes. Nous avons ce qu’il nous faut», assure Mme Vigneault.

«Nous avions senti une pression sur la chaîne d’approvisionnement avant même que François Legault ne commence ses points de presse quotidiens. En ce moment, nous ne sommes pas dans une situation précaire au niveau de nos équipements, mais nous ne sommes pas non plus dans l’abondance», renchérit M. Poulin.

Pour sa part, le CISSS-CA s’en tire plutôt bien également. «Si la situation demeure stable, nous avons suffisamment de matériel pour trois semaines», estime Mme Gaudreau.