Les revenus des transporteurs par autobus chutent drastiquement

La pandémie de la COVID-19 cause bien des maux dans différents secteurs d’activités. La Fédération des transporteurs par autobus lance un cri à l’aide, alors que plusieurs entreprises pourraient devoir mettre la clé dans la porte.

Selon la Fédération, la saison estivale permet habituellement aux entreprises de ce secteur de générer la majorité de leurs revenus. Cet été, il n’en est rien. « Les entreprises constatent des pertes de revenus allant de 80 % à 100 % par rapport à 2019 ». L’organisation indique que ces pertes mettent en péril la survie de plus de 160 entreprises et de 4000 emplois directs au Québec. La Beauce n’y échappe pas. Du côté du transport nolisé-touristique par autobus, les revenus frôlent le zéro.

« Pour Autobus Breton, la situation qui perdure actuellement est alarmante. Nous enregistrons des pertes financières de près de 100 % depuis le début de la crise. La situation est insoutenable. Si le manque de retombées économiques fait actuellement mal à notre secteur, il faut à tout prix éviter que la situation ne s’aggrave », indique Pierre Breton, le propriétaire d’Autobus Breton, dont le siège social est situé à Saint-Georges.

L’entreprise a remisé ses 11 autocars nolisés pour une période indéterminée, mentionne M. Breton. Ce dernier croit même que le secteur nolisé de l’entreprise risque de disparaître entièrement. Par chance, l’entreprise œuvre également dans le transport scolaire, qui lui, fonctionne bien.

« Pour une petite entreprise comme la nôtre, juste depuis le mois de mars, c’est 2,5 M$ de pertes. […] Les six premiers mois, on s’en est sauvé, car on avait des reports de paiements. Mais là, c’est terminé. Quant aux programmes fédéraux, c’est bien, ils prêtent de l’argent, mais ça ne peut que nous permettre de continuer quelques mois », expose Pierre Breton.

Au Québec, la Fédération des transporteurs par autobus estime que les pertes financières sont estimées à 240 M$ pour l’industrie.

Une aide d’urgence demandée

La Fédération demande au gouvernement fédéral une aide financière de 16 M$ pour couvrir minimalement leurs coûts fixes durant la prochaine période d’inactivité forcée, allant d’octobre 2020 au 1er avril 2021. Cette aide financière permettra aux transporteurs d’assurer l’entretien minimal de la flotte d’autocars et la sécurité des véhicules. Sans entretien, les autocars ne pourront pas rouler au moment de la reprise des activités.

Selon la Fédération, les programmes de soutien développés par les gouvernements sont difficilement applicables aux transporteurs nolisés-touristiques. Les immobilisations importantes et la structure de financement des transporteurs ne leur permettent pas de se diriger vers les programmes nécessitant d’accumuler de nouveaux emprunts. De plus, la subvention salariale est insuffisante aux transporteurs.

Pour l’instant, Autobus Breton continue d’offrir la liaison régulière Saint-Georges/Québec en autocar, même si cela n’est pas rentable. « Il y a environ 11 ou 12 personnes par voyage », conclut M. Breton.