Les vedettes américaines débarquent au Québec
Si vous pensez avoir croisé Amy Adams dans un café, fait votre jogging matinal dans un parc avec Kevin Spacey ou vu Jennifer Garner dans le hall d’un chic hôtel, vous n’avez probablement pas tort. Les caméras fonctionnent à plein régime cette année au Québec avec la venue de nombreuses vedettes américaines, alors que les travailleurs de l’industrie enchaînent les tournages un peu partout en province.
La moitié de l’année 2015 n’est même pas encore écoulée que déjà la Belle province a accueilli neuf tournages étrangers, dont le fameux X-Men : Apocalypse qui aura généré d’énormes retombées économiques. Au Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ), l’équipe roule à plein régime.
«On ne parle pas juste d’une bonne année, 2015 sera une année exceptionnelle. C’est vraiment génial! Ce n’est pas uniquement à cause de X-Men. C’est vraiment l’ensemble des tournages qui font en sorte que la progression se poursuit», lance Andrée Gendron, directrice des communications du BCTQ.
Chose certaine, l’industrie a le vent dans les voiles depuis quelques années. Environ une quinzaine de productions ont choisi le Québec comme destination depuis les cinq dernières années. Ces tournages, majoritairement de long-métrage, auront généré 17 867 emplois pour 3 124 journées de tournages, une véritable manne pour les commerçants et les travailleurs du milieu.
Un bilan 2014 positif
Le bilan de la dernière année du BCTQ, qui sera publié à la fin juin, révèlera que, l’industrie a poursuivi son développement avec la venue de 20 productions étrangères. Au final, pas moins de 189 journées de tournage supplémentaires ont été enregistrées comparativement à 2013.
La venue de productions plus modestes pour des raisons hors de la portée du BCTQ a toutefois engendré une baisse des retombées économiques, qui sont passées de 273 M$ en 2013 à 188 M$ en 2014, soit une chute de 45%.
«Les chiffres de 2014 sont plus bas, car il n’y a pas eu de superproduction, confirme le directeur associé du Bureau du cinéma et de la télévision de Montréal, Daniel Bissonnette, qui accueille environ 85% à 90% des productions étrangères. Du côté des films québécois, la production est stable, car elle est financée par l’argent public. Il y a toujours 35 longs-métrages tournés en moyenne au Québec annuellement.»
Des chiffres appuyés par les dires de Fannie Sénéchal de Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) qui dénombre 34 productions et coproductions de longs-métrages de fictions financées en 2014, ce qui a généré quelque 911 jours de tournages.
Pourquoi tourner au Québec?
Trois leviers majeurs expliquent que le Québec se dresse comme un sérieux concurrent sur le marché mondial, soit les crédits d’impôt, les infrastructures et la variété des lieux de tournage, indique Cyril Loreau, Commissaire adjoint au Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ).
Si les crédits d’impôt trônent au sommet de la liste des incitatifs, la qualité de l’expertise acquise en grande partie par la venue des <I>majors américaines<I> et les studios de tournage font de Montréal l’un des cinq centres de production en Amérique du Nord aux côtés de Los Angeles, New York, Toronto et Vancouver.
«Les producteurs des grands studios nous connaissent très bien, confie-t-il. La réussite du cinéma québécois en dehors des frontières, le Cirque de Soleil et les acteurs qui rayonnent à l’international en ce moment sont de beaux ambassadeurs. Ce n’est pas difficile de vendre le Québec. En fait, c’est un privilège et un grand plaisir!»