L’hôpital de Saint-Georges pourrait perdre une vingtaine d’emplois
Les technologistes médicaux et leurs représentants syndicaux sont préoccupés notamment par la réorganisation des laboratoires du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Chaudière-Appalaches (CISSS-CA). Parmi les effets indésirables, près d’une vingtaine d’emplois risquent d’être abolis à l’hôpital de Saint-Georges.
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) met sérieusement en doute cette réorganisation, appelée Optilab, annoncée par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Ils ont tenté d’avoir des réponses à ce sujet lors du conseil d’administration du CISSS-CA tenu le 27 janvier dernier à Saint-Georges.
Selon ce projet, l’Hôtel-Dieu de Lévis deviendra le laboratoire serveur qui sera responsable de 70 % des analyses de tout le territoire. Les trois autres laboratoires dits «associés» des hôpitaux de Saint-Georges, de Montmagny et de Thetford Mines seront responsables des prélèvements provenant des urgences et des patients hospitalisés ainsi que ceux qui ne peuvent être stabilisés en vue d’un transport à l’extérieur de l’établissement.
Seulement sept à dix postes seront maintenus sur les 27 travailleurs en technologie médicale à Saint-Georges une fois la réorganisation complétée d’ici trois à cinq ans. «Il s’agit d’un centre où il y a, entre autres, des services d’urgence et de chirurgie, et qui dessert une population sur un territoire étendu. Ces personnes suffiront-elles pour assurer le service, sans affecter sa qualité», se questionne la responsable politique de l’APTS dans Chaudière-Appalaches, Danielle Duguay.
La directrice adjointe des services multidisciplinaires, services diagnostiques et télésanté au CISSS-CA, Annick Bouchard, s’attend que le nombre de postes maintenus soit suffisant pour le volume d’analyses projeté par les orientations ministérielles.
Ce projet se veut essentiellement de contrôler les coûts associés aux dépenses en biologie médicale. De plus, ce projet se voulait de composer avec les technologies plus coûteuses, faciliter l’accréditation des laboratoires, réduire la pertinence des analyses en laboratoire et composer avec un nombre important de départs à la retraite au cours des prochaines années.
«Les réponses à nos questions se voulaient rassurantes, mais le climat de travail n’en est pas moins perturbé dans les laboratoires, car nous avons connu trop d’autres situations où des décisions à courte vue, prises dans des bureaux éloignés de la réalité de nos régions, ont eu pour effet à terme de réduire la qualité et l’accessibilité des services à la population», déplore Mme Duguay.
Perte d’intégrité des spécimens
La réorganisation implique des frais de transport importants pour conserver l’intégrité des spécimens qui devront franchir plus de 100 kilomètres avant d’être analysés. Avant de mettre en place toutes les orientations et le transfert des analyses, le CISSS-CA veut s’assurer de pouvoir respecter les normes de sécurité de transport des échantillons. «Les travaux sont en cours. Nous ne rapatrierons pas d’échantillons en grand volume tant que ce dossier ne sera pas attaché», promet toutefois Mme Bouchard.
«L’objectif est louable, mais nous nous questionnons sur les économies de coût. Ils en minimisent les impacts. Il y a eu des ratés dans la chaîne analytique surtout notamment depuis l’incendie du laboratoire à Montmagny. D’ailleurs, des patients ont dû retourner faire leurs tests en raison de pertes de spécimens sur le territoire», explique la responsable politique.
Depuis le transfert de la microbiologie à Lévis il y a neuf mois, une seule ressource selon Mme Duguay a été embauchée en surplus à Lévis pour traiter les analyses de Montmagny qui nécessitaient plus de trois personnes à temps plein.