L’industrie acéricole continue de grandir en Beauce et au Québec

Les acériculteurs ont vécu une année mouvementée qui se termine positivement selon le Syndicat des acériculteurs de la Beauce (SAB).

À lire aussi : Faciliter le transfert des érablières aux enfants et petits-enfants

Plusieurs producteurs se sont déplacés à l’assemblée annuelle du SAB le 4 octobre à Saint-Georges pour en savoir plus sur le bilan officiel de la dernière saison et les interventions à venir.

Ce printemps, les membres de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) ont produit 152,2 millions de livres de sirop pour éclipser le record de l’année précédente (148,2 millions).

Des producteurs ont profité de l’autorisation de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) d’effectuer cinq millions d’entailles supplémentaires. Le tiers de ces entailles étaient prêtes pour la récolte 2017.

«Sans cela, la saison aurait été ordinaire à cause du printemps trop long. Les producteurs ont deux ans pour profiter de cette autorisation, mais je suis certain qu’on n’atteindra pas les cinq millions d’entailles», dit Marcel Larochelle, président du SAB.

Nouvelle classification

Il s’agissait de la première récolte québécoise classée selon le système international de classification du sirop d’érable. Le Québec possédait autrefois son propre système.

Plus des trois quarts du sirop recueilli a été étiqueté comme ambré (goût riche) ou foncé (goût robuste). Le reste de la production a été classé dans les catégories doré (goût délicat) et très foncé (goût prononcé), excepté 1,5 % reconnu comme sirop VR5. Utilisé seulement au niveau industriel, le VR5 est plus difficile à vendre sur le marché.

Réserve stratégique et ventes

Pour la première fois de son histoire, la réserve stratégique a dépassé la centaine en quantité avec 104,3 millions de livres conservés dans des barils.

«On souhaiterait que ce soit encore plus haut, parce que 22 millions de livres sont classés comme industriel. C’est toujours mieux d’en avoir plus afin de sécuriser nos acheteurs, car chaque saison est différente», soutient Marcel Larochelle.

En date du 11 septembre, les ventes aux acheteurs étaient de 107 millions de livres. De janvier à décembre 2016, 111,4 millions de livres avaient trouvé preneur, le client importateur au sommet étant les États-Unis (61,3).

La SAB a rappelé que les producteurs doivent adapter leurs équipements acéricoles en raison de nouvelles normes en Californie sur la teneur en plomb dans ces mêmes pièces. Tous les équipements devront être conformes d’ici 2021.

Cour suprême

Le 8 juin dernier, la Cour suprême du Canada a refusé d’entendre la cause d’Angèle Grenier. Acéricultrice de Sainte-Clotilde voulant vendre elle-même son sirop, elle s’opposait au monopole de la FPAQ qui, selon elle, ferait perdre au Québec des parts de marché au profit de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick et des États-Unis.

«Ça met fin à une longue saga juridique, parce que d’autres acériculteurs contestaient la FPAQ et l’appuyaient dans sa démarche. Ça démontre que notre système de vente fonctionne. Plus de 80 dossiers ont été réglés depuis la décision de la cour», confirme M. Larochelle.