L’œuf, ce grand méconnu
Qu’est-ce qui est apparu en premier : l’œuf ou la poule? Aristote s’était penché sur la question, mais le 4 mai dernier, ce sont les élèves de l’école de Léry à Beauceville se sont interrogés sur ce paradoxe.
Un peu plus de 500 élèves de l’école de Léry à Beauceville ont pu découvrir les dessous de la production des œufs puisque la Fédération des producteurs d’œufs du Québec avait installé son centre d’interprétation de l’œuf dans la cour d’école, le 4 mai dernier.
«On a fait ce centre d’interprétation parce qu’on s’aperçoit que les gens sont de plus en plus loin de l’agriculture et qu’ils ont une certaine incompréhension de comment c’est fait. Il y en a qui pensent que les œufs viennent du supermarché», explique Paulin Bouchard, producteur d’œufs de Saint-Gédéon et président de la Fédération des producteurs d’oeufs du Québec.
Il ajoute que la tendance, dans les dernières années, c’est de savoir de quelle façon est produit un aliment, d’où il vient et comment l’animal est élevé. «Le bien-être animal est de plus en plus un enjeu. Les gens veulent des œufs de poules en liberté, alors on offre au consommateur ce qu’il veut», ajoute M. Bouchard.
Depuis une dizaine d’années, la Fédération des producteurs d’œufs va à la rencontre des jeunes dans les écoles afin de leur en apprendre plus sur cet aliment naturel et santé. Elle souhaite aussi se départir de la fausse étiquette qui lui a collé au dos pendant plusieurs années. Le fameux «manger des œufs augmente le cholestérol» qui a été répété ad nauseam. «Ça a été démontré par de nombreuses études avec les années, mais ça avait été difficile pour les producteurs dans ces années-là (entre 1960 et 1990 environ)», explique e conseiller en communication de la Fédération des producteurs d’œufs, Benjamin Gagnon.
Le parcours de l’oeuf
Accueillis par Benjamin Gagnon, les étudiants ont commencé par apprendre les mesures de biosécurité à suivre avant d’entrer dans un poulailler. Attention aux microbes et aux bactéries, ces micro-organismes ne sont pas les bienvenus.
À l’intérieur du centre d’interprétation, les élèves rencontraient Paulin Bouchard afin d’en apprendre plus sur la production des œufs. Au centre de tout, la moulée joue un rôle essentiel. Il est également possible d’y apprendre que pour obtenir des œufs additionnés en oméga, la poule doit manger plus de graines de lin.
Par la suite, le fils de M. Bouchard, Charles-Éric, a expliqué, à l’aide d’appareils et de machineries désuètes, le chemin que prend l’œuf du pondoir au supermarché.
Chaque année, les 125 producteurs d’œufs du Québec produisent 1,3 milliard d’œufs, ce qui représente 80 % de la demande québécoise.
Le saviez-vous?
Il n’y a qu’en Amérique du Nord que les œufs sont conservés au réfrigérateur. La température fraîche et contrôlée permet de conserver un œuf jusqu’à 42 jours. Ailleurs, les modes de consommation sont différents, par exemple en Europe où les gens ont tendance à acheter de plus petites quantités au jour le jour, explique M. Bouchard.