L’or rouge cultivé en Beauce pour la première fois

L’entreprise Benjafraises, située à Saint-Benjamin, est la première en Chaudière-Appalaches à se lancer dans la culture de l’or rouge, l’épice la plus chère du monde, le safran.

Pour l’entrepreneur Samuel Pépin, la culture du safran lui permet d’étaler la saison des récoltes. Le safran provient d’une plante à croissance inversée et à floraison automnale, le crocus sativus. «Quand le gel arrive, ça pousse», indique M. Pépin. Les bulbes éclosent habituellement en octobre et au début novembre. La floraison s’étend sur cinq semaines.

Dans le cas de Benjafraise, les quelques milliers de bulbes avaient été plantés en août. Les bulbes se multiplient chaque année ce qui signifie que la production augmentera pendant trois ou quatre ans. Par la suite, M. Pépin devra planter de nouveaux bulbes afin de poursuivre sa production. Sur les quelques milliers de bulbes qui ont été plantés, M. Pépin estime qu’environ le tiers devrait fleurir cette année et un peu plus du double l’an prochain.

Pour faire un seul gramme de safran, entre 150 et 175 fleurs sont nécessaires. Samuel Pépin sait qu’il ne devrait pas faire beaucoup plus de six grammes de safran pour sa première année. Cela ne le dérange pas, car il n’a pas prévu vendre l’épice en vrac. Il souhaite plutôt développer de nouveaux produits toujours dans le but de développer le secteur agrotouristique, le créneau dans lequel il évolue avec Benjafraise. M. Pépin indique être présentement en phase de recherche et développement afin d’offrir un nouveau produit pour les Fêtes si tout va bien.

Une culture fragile

Pour cette production, c’est surtout la conjointe de M. Pépin, Maude Chevrette, qui a la tâche de récolter les fleurs et de faire sécher le safran. Minutie et patience sont les mots d’ordre à respecter pour la culture du safran.

Chaque matin, Maude va au champ avec son petit panier. Elle doit y aller tôt, car les fleurs doivent être cueillies avant d’ouvrir explique-t-elle, car «elles se gâchent au soleil». «Lorsque la fleur ouvre, on a trois ou quatre heures pour la cueillir. C’est très sensible et s’il pleut, on ne peut pas la cueillir», ajoute la jeune femme.

Une fois qu’elle a récolté toutes les fleurs qui étaient à maturité, Maude Chevrette va à l’intérieur et enlève un à un les stigmates rouges de chaque crocus pour les faire sécher. Les stigmates prendront entre deux et sept jours à sécher dans le noir entre deux essuie-tout. En séchant, les stigmates, déjà petits, perdent 80 % de leurs poids. «On peut les faire sécher au soleil ou sur le bord d’un feu, mais le soleil et la fumée altèrent la qualité du safran», indique Samuel Pépin. Il ajoute que le safran est l’épice la plus fraudée au monde.

Il faudra rester à l’affût afin de connaître, d’ici quelques semaines, le nouveau produit de Benjafraise avec du safran. Peut-être que ce sera une petite douceur puisque Samuel Pépin est aussi propriétaire de la chocolaterie Carsona – La Pralinière de Lac-Etchemin.

Pour plus d’informations, consultez la page Facebook de Benjafraises.