L’UMQ et la FQM préoccupés par la faible implication des jeunes en politique municipale

Autant du côté de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) que de la Fédération des municipalité du Québec (FQM), l’enjeu entourant la faible implication des jeunes en politique municipale interpelle les dirigeants qui ont développé plusieurs avenues afin d’inciter les jeunes à s’impliquer.

L’une des principales raisons qui freine les jeunes d’aller en politique c’est la conciliation travail et famille, soutient le porte-parole de l’UMQ, Patrick Lemieux. Peu de personnes, à moins d’être très bien nanties, peuvent se permettre de ne pas avoir un autre travail à temps plein lorsqu’il est maire. Dans la région couverte par L’Éclaireur Progrès, seul Claude Morin, le maire de Saint-Georges, est payé comme un maire à temps plein.

«L’UMQ travaille à amener ce débat au niveau du gouvernement du Québec pour une rémunération plus équitable. Avant, la loi établissait des seuils minimum et maximum per capita. Ces seuils ont été abolis et on confie au conseil le soin d’établir son propre règlement pour la rémunération, qui est assez basse au Québec», soutient M. Lemieux.

L’UMQ a toutefois lancé un outil en ligne qui permet d’établir des fourchettes de rémunérations afin d’aider les municipalités sur ce dossier épineux. Depuis le 1er janvier, l’allocation de dépenses des élus est imposable au fédéral. «C’est un enjeu lié aux perceptions du public. Il y a beaucoup de pédagogie à faire, car le salaire des élus est largement inférieur au salaire moyen au Québec, surtout considérant les compétences et les responsabilités qu’ils ont», ajoute Patrick Lemieux.

Le salaire freine le recrutement

Le même constat est fait du côté de la FQM. «Souvent, les citoyens pensent que les élus haussent les salaires pour eux même. C’est beaucoup plus pour les prochains, précise le président de la FQM, Jacques Demers. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui ont les moyens financiers de pouvoir le faire [être maire] et de supporter les heures. Ça prend une équité quand on s’implique».

De plus, M. Demers ajoute que ce n’est pas tout le monde qui peut vivre avec la réalité d’avoir deux emplois. De plus, puisque les élus ne peuvent se faire rembourser le kilométrage fait à l’intérieur de leur municipalité, celles ayant plus de kilomètres de route, comme Beauceville, Saint-Victor et quelques autres, voient leurs élus désavantagés. «Il faut payer décemment ces gens-là pour permettre d’avoir plus de candidatures aux prochaines élections […] et de la diversité dans les points de vue».

M. Demers constate cependant que du côté du provincial et du fédéral où les salaires des élus sont plus élevés, les jeunes sont attirés par la politique. «Quand un élu dit qu’il va le faire gratuitement ou quasiment, ça n’aide pas la relève. Avec des salaires plus adéquats, il y a une plus grande facilité à recruter», ajoute le dirigeant de la FQM.

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