L’unique épicerie de Saint-Gédéon ferme ses portes
Après plus de 72 ans d’existence, le Magasin Coop de Saint-Gédéon qui opérait sous la bannière Marché Tradition a été contraint de fermer ses portes en raison de grandes difficultés financières. La fermeture de la dernière épicerie de la localité engendre également la perte de 35 emplois.
Le 30 juin, le Magasin Coop avait aussi fermé son secteur quincaillerie pour les mêmes raisons financières, mais hélas ça été bien insuffisant pour garder en vie le secteur épicerie. En dépit d’un changement de la bannière IGA à Marché Tradition en 2013 pour redresser la situation, les ventes ont continué de fléchir au point ou l’épicerie ne pouvait plus de s’approvisionner de ses fournisseurs au cours des derniers jours. «Les ventes n’étaient tout simplement pas au rendez-vous», mentionne la porte-parole de Sobeys Québec, Anne-Hélène Lavoie.
Il faut dire que la Coop Saint-Gédéon présentait une dette importante selon les derniers états financiers présentés en février dernier. Celle-ci s’élevait à plus de 660 000 $. Dans ces conditions, le conseil d’administration, qui trimait dur pour conserver le commerce ouvert, a pris la décision qui s’imposait d’elle-même. «Il y a eu plusieurs appels à la solidarité à la population au cours des cinq dernières années», affirme pourtant Michelle Pelletier, conseillère en gestion à la Fédération des coopératives d’alimentation du Québec qui agit en tant que porte-parole du conseil d’administration.
«Au cours des 16 derniers mois, il y a eu trois ouvertures de commerces grande surface à Saint-Georges, le Supercentre de Walmart, le Super C et le Tigre Géant. Chaque fois, on perdait près de 10 % de notre marché. Il y a près de 900 familles à Saint-Gédéon, et si chacune d’elle avait dépensé 10 $ en moyenne de plus par semaine, soit 9000 $ de vente hebdomadaires, le magasin serait encore ouvert», insiste Mme Pelletier.
Mentionnons que Sobeys Québec défrayera les huit semaines de préavis des 35 employés. Ces derniers ont été avisés de la nouvelle lors d’une rencontre «émotive» tenue le 12 juillet. «Nous avons préféré une fermeture rapide pour le bien des employés», affirme Mme Pelletier.
Un dur coup pour la localité
À la municipalité, le maire Alain Quirion n’a pas caché sa déception. «Je suis très désolé que ce soit arrivé. J’espère que quelqu’un prendra la relève pour redonner de l’ouvrage aux gens ayant perdu leur emploi, souhaite ce dernier.
Il souligne que la compétition féroce dans le marché de l’alimentation et les grandes bannières dans les grands centres vident les localités de leurs petites épiceries. «C’est désolant de voir ce qui se passe dans nos petites municipalités, c’est le sort qui est arrivé à Saint-Côme et Saint-Ludger», cite en exemple l’élu.
Le maire Quirion ajoute que la municipalité pourrait offrir son aide à quiconque voulant redémarrer un service alimentaire à la population. «Une municipalité comme Saint-Gédéon avec une usine comme Canam en plein cœur de celle-ci et qui n’a pas d’épicerie, vous voyez que ça ne fonctionne pas», commente-t-il.