L’UPA Chaudière-Appalaches en furie contre Maxime Bernier
L’UPA de la Chaudière-Appalaches est très déçu des récents propos de Maxime Bernier sur la suppression du système de gestion de l’offre.
Dans un article du Toronto Sun sur sa participation à la course à la chefferie du Parti conservateur, il est mentionné que le député de Beauce veut mettre fin à ce système qui ne favoriserait pas la compétition entre les entreprises d’ici et du reste de la planète.
Maxime Bernier ajoute qu’à cause de la gestion de l’offre, les consommateurs canadiens sont forcés de payer leur nourriture plus chère.
«L’automne dernier, à la veille des élections, Maxime Bernier promettait que la gestion de l’offre serait préservée. Cette course à la chefferie a le mérite de nous dévoiler son vrai visage», mentionne Paul Doyon, président de l’UPA de la Chaudière-Appalaches.
Celui-ci rappelle que 1420 entreprises agricoles sont protégées par la gestion de l’offre en Chaudière-Appalaches.
«Maxime Bernier a déjà qualifié les producteurs qui tiennent à la gestion de l’offre d’illettrés économiques. S’il mettait de côté son utopie libertarienne, il comprendrait que la fin de la gestion de l’offre entraînerait des conséquences désastreuses sur la rentabilité de milliers d’entreprises agricoles et l’économie de nos régions rurales», explique Paul Doyon.
Crise du lait
Selon M. Doyon, la baisse de la demande chinoise et l’embargo russe sur les produits européens ont entraîné une crise mondiale du lait. Celle-ci serait aussi causée par l’augmentation de la production laitière européenne découlant de l’abandon de la gestion de l’offre sur ce territoire.
«Seulement 8 % de la production laitière mondiale est exportée, mais ce marché marginal dicte le prix intérieur des pays exportateurs», rappelle-t-il.
Les producteurs de lait en Europe ont ainsi subi une baisse de revenus de 30 % dans la dernière année. L’Union européenne a débloqué 500 millions d’euros en aide d’urgence, en plus des 60 milliards en aide annuelle à l’agriculture prévus dans sa politique agricole commune.
«Pour la Nouvelle-Zélande, qui exporte plus de 90 % de sa production, c’est pire encore. La dette des fermes a triplé et 85 % des producteurs produisent à perte. Les consommateurs ne profitent pas de la situation et paient leur litre de lait plus cher qu’ici», de dire Paul Doyon.
En 2014, le litre de lait se vendait 1,69 $ en Nouvelle-Zélande et 1,46 $ au Canada. Le litre de lait américain se vendait 1,27 $. La production laitière américaine est toutefois subventionnée par le Farm Bill.
«Certains croient à la magie du libre marché mondial et se demandent pourquoi les producteurs sous gestion de l’offre n’ouvrent pas leur marché. Ils veulent éviter le chaos et continuer de vivre décemment de leur production sans dépendre des subventions», de dire Paul Doyon.
«En plus d’être subventionnés, les Américains contournent notre système avec leur lait diafiltré. La porte est déjà entrouverte pour les tricheurs du libre marché et Maxime Bernier souhaite l’ouvrir davantage», déplore-t-il.