Manque de main-d’œuvre : RCM Modulaire tire son épingle du jeu

Il n’y a pas que la Beauce qui vit un manque de main-d’œuvre. RCM Modulaire de Saint-Benoît-Labre croit pouvoir ériger des projets immobiliers de plus grande envergure en raison de la pénurie de travailleurs en construction qui sévit dans le Nord-Est des États-Unis ainsi qu’ailleurs au pays.

«En plein coeur de Boston et de New York, la main-d’œuvre ouvrière en construction (plâtrier, plombier, etc.) est très rare. Parfois, certains promoteurs n’ont pas la main-d’œuvre pour réaliser leurs projets. Ils se tournent vers le modulaire et ses avantages comme la rapidité d’exécution et la facilité de financement. De plus, ils n’ont pas à trouver la main-d’œuvre puisque nos modules sont produits en usine», explique Philippe Pelchat, directeur général du manufacturier de bâtiments modulaires.

RCM Modulaire parvient donc à tirer son épingle du jeu, et ce, malgré ses propres besoins de main-d’œuvre. «Oui, nous avons une rareté de travailleurs en usine, mais nos clients vivent la même chose que nous. C’est le plein emploi, mais, en Beauce, nous sommes chanceux de compter sur une très bonne main-d’œuvre. Ça nous permet d’exporter celle-ci et d’atteindre ces marchés», estime M. Pelchat.

Puisque l’usine de Saint-Benoît-Labre ne dérougira pas au cours des prochains mois, l’entreprise est à la recherche d’une dizaine de nouveaux candidats. L’entreprise emploie 250 personnes, dont 200 strictement, en Beauce.

Des bâtiments plus hauts et plus grands

RCM Modulaire a mis en branle un projet de recherche et développement afin d’avoir la capacité d’ériger des bâtiments supérieurs à six étages. Elle devra construire des modules d’acier à l’intérieur de son usine de 150 000 pieds carrés.

«On incorpore déjà l’acier à nos modules de bois pour les projets de quatre à six étages, mais nous voulons aller encore plus haut que ça. D’ici cinq ans, nous nous voyons faire des bâtiments multiétages encore plus gros, et ce, pouvant atteindre 200 logements», poursuit M. Pelchat.

Un virage plus stimulant

Fondée il y a 17 ans, la société RCM Modulaire a délaissé peu à peu son marché de la maison unifamiliale pour se diriger vers la réalisation de bâtiments plus imposants. Ce virage entamé il y a cinq ans s’est avéré bénéfique pour la société et sa main-d’œuvre. «Nous sommes passés d’une entreprise de construction à une manufacture de bâtiments modulaires. Pour toute l’équipe, c’est aussi plus stimulant. Tout le monde a beaucoup de travail, mais on ressent un sentiment de fierté en usine. Les gens se sentent plus impliqués dans nos projets», analyse le directeur général.

«Il n’y a pas beaucoup de travailleurs en construction qui pourront construire dans la même année des projets si diversifiés soit de campements miniers à des hôtels», conclut M. Pelchat.

Son carnet de commandes comprend notamment divers projets immobiliers dans la région de Boston et de New York ainsi que le Microtel Inn and Suites à Val-D’Or.