Michel Fortin fabrique un ski-dozer avec son petit-fils

Enseignant à la retraite, Michel Fortin a relevé un défi mécanique hors du commun avec son petit-fils Dimitri. Les deux hommes ont conçu un ski-dozer de leurs propres mains pour se promener en forêt avec famille et amis.

Un ski-dozer sert normalement à dégager et retracer les pentes de ski. Amoureux du travail manuel, Michel Fortin a enseigné la mécanique automobile, la soudure, l’électricité et la menuiserie au CFP Pozer à Saint-Georges. Aujourd’hui âgé de 74 ans, il n’a jamais travaillé sur un projet aussi gros.

«Je souhaitais concevoir un véhicule hors-route pour l’apporter à notre camp de chasse dans Charlevoix. Dimitri a trouvé des images de ski-dozer sur Internet qui m’ont convaincu de le faire», confirme-t-il.

Casse-tête

Comme canevas pour concevoir le véhicule, Michel et Dimitri ont acheté un Mitsubishi Fuso FE180 2003, soit un camion cube. Ils ont d’abord scié le châssis pour retirer six pieds à la longueur du camion.

Le véhicule avance grâce à quatre chenilles montées sur huit roues.

Après avoir avancé le différentiel, le duo a retiré notamment le filtreur à air, le silencieux, le radiateur et la batterie pour les replacer entre la cabine de conduite et la boîte arrière.

«On voulait que ça roule avec des chenilles. Il a fallu rajouter des essieux pour passer de quatre à huit pneus de 17 pouces. Nous avons fabriqué deux engrenages en acier, placées à l’arrière, pour que les chenilles tournent autour des roues», d’expliquer Dimitri.

Les quatre chenilles (deux par côté) sont raccordées par 140 barres d’acier vissées à la main. Un cerveau-frein a été ajouté pour assurer une conduite équilibrée, ceci incluant un nouveau volant constitué de deux manivelles.

«Quand on tire la manivelle à gauche, ça freine de ce côté et le véhicule tourne à gauche. C’est la même chose pour l’autre manivelle. On tire les deux en même temps pour arrêter complètement», dit Michel Fortin.

Dans la boîte de chargement conçue par le duo, un banc a été ajouté pour transporter des passagers. «À gauche du véhicule, il y a un espace pour ranger les outils si on a des problèmes. On traîne une bouteille de gaz propane afin de brancher notre chaufferette au besoin», d’ajouter Dimitri.

Temps et dépenses

Le volant est constitué de deux manivelles.

La construction de ce véhicule, qui s’est achevée en juin dernier, a suscité beaucoup de curiosité dans le voisinage et chez des commerçants. Par exemple, les barres d’acier reliant les chenilles ont été achetées chez Beauce Métal à Saint-Georges.

«Les employés me voyaient là souvent pour prendre des mesures et voir ce que ça me prenait pour fabriquer des pièces. On a même réussi à l’immatriculer comme un véhicule hors route», mentionne Michel Fortin.

Sur 26 mois, 1530 heures et 13 000 $ auront été investis pour concrétiser cette initiative. Pesant quatre tonnes, le ski-dozer sera transporté par remorque à Baie-Saint-Paul juste à temps pour le début de la chasse. Malgré sa couleur verte, il ne passera pas inaperçu parmi la faune et la flore de Charlevoix !