Moins de chutes et moins d'incidents au CHSLD de Beauceville

Les données au sujet de la gestion des incidents au CHSLD de Beauceville du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) viennent contredire le témoignage de l’infirmière, Linda Lavoie, mentionnant que les résidents pourraient être en danger en raison du manque de personnel.

La directrice-adjointe du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées au CISSS-CA, Stéphanie Simoneau, est d’accord qu’il y a des enjeux du côté de la main-d’œuvre dans le réseau de la santé, mais elle assure que la sécurité et les soins aux résidents ne sont pas compromis.

«Avec notre système de gestion, on suit différents indicateurs, comme les chutes, les erreurs de médicaments, les plaies et les blessures. Nos chiffres nous indiquent que depuis les deux dernières années, on note une diminution de tous les incidents, notamment à Beauceville. Nous, on est satisfaits de voir l’évolution positive des incidents, et ça, c’est grâce à notre équipe de soin. Les chutes ont diminué et surtout la nuit», explique-t-elle en donnant tout le crédit au personnel en place.

La nuit, le nombre de chutes est passé de 82 en 2017-2018 à 64 en 2018-2019. Du côté des erreurs de médicaments, elles ont augmenté, passant de 13 à 18 la nuit. Il y a également eu des diminutions du côté des blessures d’origine connues et inconnues ainsi que du côté des plaies de pression.

Au total pour les quarts de jour, de soir et de nuit, le nombre de chutes est passé de 300 à 280 et le nombre d’erreurs de médicament a chuté de 179 à 168. Les blessures d’origines connues ou inconnues sont passées de 210 à 182 et finalement, le nombre de plaies de pression est passé de 17 à 14. L’année 2018-2019 se terminait le 1^er avril dernier.

Le personnel remplacé

Mme Simoneau affirme qu’il y a des mécanismes en place pour remplacer le personnel qui appelle pour ne pas rentrer afin qu’il n’y ait pas de découverture, comme les situations décrites par l’infirmière Linda Lavoie. Les CISSS-CA a une liste de rappel afin de pouvoir rapidement avoir du personnel remplaçant. «Quand ce n’est pas possible, ce qui peut arriver, c’est qu’on regarde à l’interne ceux qui veulent faire du temps supplémentaire. On tente d’éviter le plus possible le temps supplémentaire obligatoire. La priorité, c’est la sécurité des résidents», rappelle-t-elle.

Il est également possible que du personnel de l’hôpital soit affecté à un CHSLD afin d’effectuer du remplacement lorsque c’est nécessaire. «Parfois, de façon exceptionnelle, il peut y avoir une découverture d’une heure ou deux, mais on tente de ne pas avoir de ça. Je veux rassurer la population. On s’assure toujours d’avoir le personnel pour que ce soit sécuritaire», indique Mme Simoneau en terminant.

Finalement, le CISSS-CA sait qu’une enveloppe de plusieurs millions de dollars va arriver prochainement puisque le gouvernement a annoncé des investissements importants dans les centres d’hébergement. Cette réinjection d’argent permettra d’ajouter du personnel et de rehausser les équipes de soins, mais également d’animer les milieux de vie avec l’ajout de loisirs et autres activités.

Un total de 24 nouveaux postes créés au CHSLD de Beauceville

Du personnel infirmier et des préposés aux bénéficiaires viendront en renfort au CHSLD de Beauceville, indique le CISSS-CA.

Stéphanie Simoneau a indiqué que dès la première semaine de juin, 12 nouveaux postes de préposés aux bénéficiaires seraient affichés pour le centre d’hébergement de Beauceville. De plus, à l’automne, 12 autres postes, cette fois d’infirmières et infirmières auxiliaires seraient à pourvoir.

Cela devrait permettre au personnel en place de souffler un peu puisqu’il devrait y avoir moins d’absences parmi les travailleurs. «Nous sommes bien au fait des enjeux de main-d’œuvre dans le secteur de la santé et nous faisons tout ce qui est en notre possible pour donner du support à nos équipes de soins», ajoute Mme Simoneau.

Le CISSS-CA a d’ailleurs ajouté un nouveau titre d’emploi, les aides de services. Ce ne sont pas des préposés, mais ces personnes peuvent dégager les équipes de soins de tâches qui ne nécessitent pas de formation. «C’est très apprécié des ressources. Ça fait une différence dans leur quotidien», souligne la gestionnaire. Cependant, il n’y en a pas en poste la nuit.