Motocycliste au bout du monde

On dit bien souvent que les voyages forment la jeunesse. C’est plutôt vrai du côté Vincent Roy de Beauceville. Parti de la Beauce il y a cinq ans, il a traversé les Amériques jusqu’à la Terre de Feu avant de traverser l’océan pour poursuivre son périple en Afrique.

En cinq ans, Vincent Roy estime qu’il a roulé, seul, en moto, environ 125 000 km. Il n’a pas que roulé. Il s’est arrêté à plusieurs endroits, parfois quelques jours, parfois quelques mois, pour y travailler, soit en échange d’un repas et d’un endroit pour dormir, soit à plus long terme. Il a d’ailleurs passé huit mois à Buenos Aires en Argentine, afin d’amasser des sous pour pouvoir continuer son périple. Parti dans un but de voyage humanitaire, il offre également son aide pour toutes sortes de projets.

L’ingénieur mécanique de formation n’a pas planifié longuement son périple. «Je suis parti avec une vieille moto et je n’avais pas beaucoup d’argent», indique-t-il. En effet, on peut voir sur son blogue les nombreuses péripéties qu’il a eu avec ses motos (l’une en Amérique du Nord et l’autre achetée en Afrique du Sud avec laquelle il a eu plusieurs ennuis de moteurs). Par chance, il a su se débrouiller et ses connaissances en mécanique lui ont été bien utiles. «Je ne suis pas pressé et je n’ai pratiquement pas d’argent. Je me débrouille», dit-il en riant.

Ses plans contrecarrés

La pandémie de la COVID-19 a évidemment changé ses plans. «Je suis à Lubumbashi en République démocratique du Congo depuis janvier. J’avais trouvé un emploi dans une mine de cuivre comme ingénieur en maintenance préventive. Je voulais rester ici un an pour économiser afin de poursuivre mon voyage. Malheureusement à la suite de la pandémie, l’entreprise a coupé 190 postes sur 400. Étant dans les derniers arrivés, j’ai été dans les premiers à partir», explique Vincent Roy. Auparavant, il avait passé cinq mois en Tanzanie.

Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas une pandémie qui va l’arrêter dans la poursuite de ses aventures. Il est donc parti à moto visiter les environs de Lubumbashi. Il a également profité de ce temps d’arrêt pour effectuer quelques contrats, à distance, pour une entreprise de la Beauce, Frameco.

Dans certains des villages reculés qu’il traverse, Vincent affirme que ces gens n’ont pas vu de Blanc depuis 50 ans. Il est comme une attraction et il reçoit beaucoup de regards curieux, explique-t-il.

En cinq ans, il a eu la chance de rencontrer d’innombrables gens, de faire des rencontres enrichissantes et a tout de même pu faire connaître son nouveau mode de vie à sa famille et ses amis. «Mes parents sont venus me voir deux fois et quelques amis aussi. Présentement, je suis avec un ami du Canada à Lubumbashi et on est coloc», raconte Vincent.

Europe et Asie

La suite de son voyage est semi-définie. Vincent sait qu’il  va se diriger vers la côte ouest de l’Afrique. Il remontera vers le nord éventuellement afin de parcourir rapidement l’Europe avant de gagner l’Asie. Il a quelques amis en Europe chez qui il restera quelques jours. «Je considère être environ à la moitié de mon voyage. Je ne crois pas que je ferai cela pendant encore cinq ans. Quand j’aurai terminé, je veux être plus stable à quelque part et éventuellement fonder une famille». Une chose est certaine pour Vincent Roy: ce tour du monde, il le finira. Reste à savoir quand. Sur ce, bonne route!