«On pouvait le prévoir avec la démographie» – Stéphane Billette

Ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l’Allègement réglementaire et au Développement économique régional, Stéphane Billette n’est pas étonné du manque de main-d’œuvre chez plusieurs compagnies en ce moment.

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«On regardait le taux de démographie en se disant qu’un jour, ça allait nous rattraper. Depuis trois ans, on a pogné le peak où il y a plus de gens retraités que de gens qui travaillent. En plus, le taux de natalité reste encore faible au Québec», dit le ministre.

Présent au 16e Déjeuner du président du Conseil économique de Beauce le 24 novembre (voir autre texte), il a aimé les solutions trouvées par des entrepreneurs d’ici pour pallier à ce problème humain.

«On doit être novateur au niveau des ressources humaines. Je pense que la solution passera beaucoup par l’immigration et l’automatisation. Autrefois, on était ciblé sur des métiers professionnels comme médecins ou avocats alors que maintenant, c’est des métiers techniques comme la soudure», mentionne Stéphane Billette.

Par rapport à l’immigration, il soutient que des mesures devront être mises en place pour intéresser les nouveaux arrivants à la vie en région.

«Environ 85 % de l’immigration s’en va à Montréal, mais les besoins en main-d’œuvre sont à 55 % à l’extérieur de l’île. Les gens ne vont pas à l’endroit où on a besoin d’eux», croit M. Billette.

Les ministres David Heurtel (Immigration) et François Blais (Éducation) effectuent présentement une tournée visant à trouver des solutions concrètes et durables pour améliorer l’accès à l’emploi des personnes immigrantes. Celle-ci s’est amorcée le 3 novembre à Saint-Georges.

«Ça va mener à un plan pour qu’on puisse envoyer les gens où il y a de l’emploi. Dans le cas de l’automatisation, les gens pourraient devenir des programmateurs et contrôler des robots qui travaillent plus rapidement et sont compétitifs», ajoute Stéphane Billette.

Salaire minimum

Le gouvernement libéral a décrété que le salaire minimum actuel de 11,25 $ par heure augmentera de 18 % sur les cinq prochaines années. Toutefois, l’Ontario a annoncé le 23 novembre que le salaire minimum dans cette province passera à 15 $ l’heure dès 2019.

Ce nombre a été mentionné à maintes reprises par des manifestants québécois affirmant qu’en bas de ce salaire, les gens vivent sous le seuil de la pauvreté. Le Parti libéral du Québec ne suivra pas son voisin canadien.

«Plusieurs entreprises ne seraient pas capables de soutenir une telle hausse. Je pense que des compagnies risquent de fermer en Ontario à cause de cela. On oublie que seulement 6 % de nos entreprises offrent le salaire minimum, principalement dans la restauration et le tourisme, et ce sont surtout des étudiants qui ont ce salaire», rappelle Stéphane Billette.