«On vit une crise majeure dans le milieu de la justice» – Sonia LeBel

L’ancienne procureure en chef de la Commission Charbonneau, Sonia LeBel, a dénoncé l’inefficacité du système judiciaire actuel,  lors de sa conférence qui s’est déroulée le 14 juin dernier, au restaurant Mondo à Saint-Georges.

Sous une formule de discussion, Sonia LeBel nouvellement directrice adjointe au cabinet du chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, s’est adressée aux citoyens à propos de nombreux sujets d’actualité comme l’intégrité des différents partis politiques, la légalisation de la marijuana, mais surtout l’extrême lenteur des procédures judiciaires au Québec.

«On vit une crise majeure dans le milieu de la justice et il va falloir qu’on trouve des solutions rapides parce que les solutions mises de l’avant par la ministre de la justice, je ne peux pas dire qu’elles sont mauvaises […] mais c’est nettement insuffisant. Ce qu’elle a mis en place ça va aider à long terme, mais dans l’intervalle il faut avoir des moyens d’actions pour être capable de pallier à la crise».

Selon elle, c’est le manque de modernisation des institutions qui retarde l’évolution du système et qui occasionne des arrêts de procédures judicaires comme l’arrêt Jordan qui a fait couler beaucoup d’encre en début d’année.

«Dans les palais de justice, c’est encore désuet. On fonctionne toujours comme dans les années ’70 et les problèmes des délais judiciaires sont, oui le manque fatal de juges et de personnel, mais aussi le fait qu’il n’y a pas de technologies. Les palais de justices sont archaïques. On fonctionne encore avec les dossiers papiers dans les salles de cour», déplore madame LeBel.

Réorganiser

L’ancienne procureure désire voir apparaître de nouveaux visages autant en politique que dans le milieu de la justice pour faire naître de nouvelles idées et ébranler les vieilles structures.

«Injecter de l’argent pour injecter de l’argent, c’est parfait il en faut, mais il faut aussi avoir une volonté. Ça prend du leadership en justice et on ne l’a pas ce leadership-là parce qu’il faut réorganiser l’administration de la justice, la façon de faire les choses», a-t-elle ajouté.

Parti d’opposition

Sonia LeBel avoue s’être impliquée en politique parce qu’elle trouve important de continuer à parler d’intégrité et que le rapport de la Commission Charbonneau était rapidement «tombé dans l’oubli».

«Le jour où l’on croit qu’il n’y a plus de corruption, c’est le jour où elle commence à se réinstaller et le jour où l’on arrête d’en parler, c’est le jour où on a perdu la bataille »

L’ex-procureure affirme ne pas être venue en tant que candidate au poste de député, mais bien comme «militante de la CAQ». Sonia LeBel préfère ne pas se prononcer sur sa possible candidature aux élections d’octobre 2018.