Optilab va de l’avant malgré les pressions de la CAQ et des syndicats
Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette fait fi de la critique des syndicats et de la Coalition Avenir Québec (CAQ) qui réclament un moratoire sur le projet Optilab. La vaste réorganisation sera implantée en régions d’ici trois à cinq ans selon les documents du Ministère présentés ce mercredi aux membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) et de la CSN.
L’APTS constate avec stupeur que le ministre de la Santé a décidé de mettre le pied sur l’accélérateur au lieu de modérer les transports. «Comme d’habitude, M. Barrette fonce, tête baissée, malgré les signaux d’alarme qui lui sont envoyés aux quatre coins du Québec par la population, les technologistes médicaux, des médecins spécialistes et une cinquantaine de maires et de préfets. De plus, près de 20 000 personnes ont signé la pétition de l’APTS pour demander un moratoire. Cet aveuglement est consternant», commente Danielle Duguay, porte-parole de l’APTS.
Le Bonhomme Sept Heures et Optilab!
Pour sa part, le député de Lévis, François Paradis, a réclamé un moratoire de cette vaste centralisation des laboratoires ce mercredi. En plus de la centaine d’emplois perdus à travers le Québec dont, à l’hôpital de Saint-Georges, le caquiste s’inquiète que le ministre Barrette ne puisse garantir qu’aucun patient ne sera forcé de reprendre un examen en raison de perte de spécimens durant le transport sur de grands territoires.
«Les inquiétudes sont légitimes et le ministre ne fait que les minimiser. Il ne veut pas reconnaître qu’il y a des risques graves et que des centaines d’emplois seront perdus. Si le ministre est incapable de répondre à toutes les inquiétudes soulevées, il doit annoncer un moratoire le temps de trouver toutes les réponses. C’est simple : Optilab comporte actuellement trop de risques et d’inconnus pour être déployé», lance M. Paradis.
Le ministre Barrette a plutôt utilisé le sarcasme pour répondre à certaines questions du député Paradis. «Si j’étais jeune, je croirais entendre une histoire sur le Bonhomme Sept Heures», a rétorqué Dr Barrette expliquant que des prélèvements effecutés en CLSC transitent sans tracas vers les laboratoires tous les jours.
Sans garantir la perte possible d’échantillons, le ministre de la Santé a affirmé que son rôle est toutefois de s’assurer de maintenir la qualité des services en laboratoire. Selon lui, le Québec doit aller de l’avant avec cette réforme puisque la province est en retard en matière de modernisation des laboratoires et que les économies de 75 M$ projetées d’Optilab seront réinjectées dans le réseau de la santé.
«C’est la première fois que des économies générées par les grands centres seront redistribuées vers les régions, là où les besoins sont. Ça s’appelle prendre des décisions dans l’intérêt des citoyens dans le besoin», conclut le ministre de la Santé.