Passer le flambeau d’une entreprise est un processus long et complexe

Ayant entamé le processus de relève entrepreneuriale depuis peu, l’entreprise Excavations Lapointe et fils à Saint-Georges est un des nombreux exemples que la succession dans le domaine entrepreneurial peut s’échelonner sur 10 à 15 ans.

«Ça prend du temps. Il faut aussi tout analyser. Pour réussir, il est nécessaire de bien s’entourer. Il faut un bon fiscaliste et un bon comptable pour s’y prendre de la bonne manière. Ce n’est pas facile et c’est progressif», conseille le fondateur Léo Lapointe.

Le couple entend jouer leur rôle de mentor d’affaires auprès de leurs enfants, Maxime et Mathieu. «Cette réussite de l’entreprise est basée sur l’encadrement, le respect et la confiance», précise sa partenaire de vie et d’affaires, Suzie Poulin.

Dès leur jeune âge, les enfants du couple ont appris les rudiments du métier en gravissant les échelons un à un au sein de la compagnie. Ceux-ci ont monté un plan d’affaires dans le but de prendre graduellement les commandes de l’entreprise, selon leur capacité financière et les règles fiscales contraignantes au Québec pour les transferts familiaux.

Même s’il ne s’agit pas d’une question d’argent aux yeux de leurs parents, les deux jeunes hommes n’auront pas la compagnie pour des bouchées de pain. «Mon père veut prendre sa retraite. Un moment donné il faut qu’il vende. C’est bien normal, parce qu’il s’agit de son fonds de pension», poursuit le frère aîné, Maxime.

«Nous avons des rencontres avec le comptable chaque semaine dans l’intention de racheter l’entreprise», souligne Mathieu, qui devra détenir sa licence d’entrepreneur auprès de la Régie du bâtiment du Québec pour compléter le processus de transfert.

Gagner la confiance

Aujourd’hui, ces jeunes releveurs donnent désormais des directives aux employés qui les ont aidés et vu grandir au sein de l’entreprise spécialisée dans le terrassement, l’installation de système d’épuration des eaux, l’excavation et le déneigement. Ils ont toutefois adopté une gestion participative avec ces employés qui cumulent pratiquement plus d’expérience que leur âge. «Avec le temps, je crois que nous avons réussi à gagner le respect des employés», partage Mathieu.

«C’est parce que nous avons commencé au bas de l’échelle, fait valoir Maxime. Nous avons un peu plus de connaissances aujourd’hui, mais nous avons encore beaucoup à apprendre.»