Pénurie d’emploi : il faut faire de la place aux travailleurs expérimentés

EMPLOIS. > On dit souvent que les problèmes de pénurie de la main-d’œuvre se régleront par l’immigration ou l’automatisation. Or, il existe un autre bassin de travailleurs qui mériterait d’être mis à profit : les 50 ans et plus.

Plus d’une centaine de personnes – dirigeants d’entreprise, conseillers en ressources humaines et autres – se sont réunis à La cache à Maxime, le mercredi 29 janvier, pour participer au forum Marché du travail – Misons sur les 50 ans et + pour la région de Chaudière-Appalaches.

La ministre Marie-Ève Proulx.

La journée a été lancée par la ministre Marie-Ève Proulx, responsable de la région Chaudière-Appalaches. «La pénurie d’emploi était prévisible depuis longtemps et il y a maintenant le besoin d’agir rapidement. Les enjeux sont préoccupants partout au Québec et surtout dans notre région.»

Selon elle, les travailleurs expérimentés ont beaucoup à offrir et il faut leur donner une place dans les entreprises. Elle a d’ailleurs indiqué que son gouvernement a adopté des mesures, sous forme de crédits d’impôt, tant pour les travailleurs que les employeurs, pour aider à leur rétention.

Pierre Fortin

L’économiste Pierre Fortin a poursuivi sur cette lancée pour présenter un portait d’ensemble de l’état de l’emploi au Québec.

«Il y a actuellement 16 000 emplois disponibles dans la Capitale nationale et 7 500 en Chaudière-Appalaches, et ce phénomène n’est pas sur le point de s’amoindrir. Les taux de postes vacants ont franchi de nouveaux records et ils sont plus élevés dans ces régions que dans l’ensemble du Québec et du Canada.»

Selon M, Fortin, «le Québec a fait un grand rattrapage au cours des dernières années, provoqué principalement par la plus forte diplomation des travailleurs et la mise sur pied des garderies qui permet maintenant aux femmes d’envisager de véritables carrières. »

L’économiste remarque que les 55-64 ans, après avoir rêvé à la retraite à 55 ans, tendent à rester au travail plus longtemps ou à y retourner. «Ils se rendent compte que la retraite durera longtemps – l’espérance de vie dépasse 80 ans– ou, encore, à la retraite, ils tournent en rond autour de la table de la cuisine à la recherche de quelque chose à faire.»

Des solutions

Plusieurs conférenciers se sont succédé au cours de la journée afin d’échanger avec le public sur les avantages d’embaucher des travailleurs d’expérience et sur les moyens de les retenir.

On a ainsi discouru sur l’aménagement du temps de travail, les coûts sociaux de l’âgisme en entreprise, sur l’accompagnement et le soutien aux entrepreneurs, et plusieurs autres sujets.

«Nous croyons qu’il est essentiel pour les entreprises de valoriser l’emploi des personnes d’expérience pour répondre à leur besoin de main-d’œuvre. Ces travailleurs sont prêts et disponibles pour contribuer à l’activité économique de notre région», a affirmé Dana Beaudin, directrice générale par intérim de l’APE Services d’aide à l’emploi.