Plus de 30 M$ de travaux à faire dans les stationnements du CISSS-CA
Étaler la hausse des frais de stationnement sur trois ans pour calmer la grogne des usagers, des syndicats, et des médecins aura toutefois des conséquences pour le Centre intégré de santé et services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA). L’organisation ne pourra réaliser aussi rapidement que prévu les quelque 30 M$ de travaux à faire à moyen terme pour l’ensemble du territoire.
:«Il était impossible de ne pas les augmenter. Sinon, nous aurions manqué d’argent. En étalant la hausse sur trois ans, nous allons en faire moins, c’est certain», souligne la présidente du conseil d’administration de l’organisation, Brigitte Busque.
Ce compromis a été voté suite à une levée de boucliers survenue lors de la réunion du conseil d’administration à Thetford Mines tenue en mars dernier. Un groupe réclamait un moratoire sur la hausse des frais de stationnement au centre hospitalier de Thetford Mines qui génère 600 000 $ des 3 M$ de profits des stationnements du CISSS-CA. Ces contestataires dénonçaient aussi que le fait de n’avoir aucune garantie que les revenus de ce stationnement seraient réinjectés dans leur région.
Mme Busque soutient que le CISSS-CA forme maintenant une grande organisation devant faire les choses autrement par le passé afin de desservir efficacement une population de 425 000 résidents en Chaudière-Appalaches. «Nous ne pouvons plus gérer les stationnements en pensant seulement à titre de régions. Nous ne fonctionnons plus en silos», commente la présidente.
Près de 6 M$ des 30 M$ de travaux à réaliser en Chaudière-Appalaches, se trouvent dans le secteur Beauce dont majoritairement au centre d’hébergement de Beauceville.
Un processus qui doit s’autofinancer
La location, l’entretien et le déneigement du parc de stationnement sont considérés comme des frais accessoires en santé qui doivent s’autofinancer au même titre que les services de cafétéria tels que le prescrit la loi, rappelle le président-directeur général du CISSS-CA, Daniel Paré. «Il y a seulement six sites où les usagers doivent défrayer de l’argent pour se stationner. Il y a même d’autres endroits où la tarification des employés ne suffit pas à couvrir les frais d’entretien des stationnements. Il faut aussi s’ajuster à l’augmentation du coût de la vie», évoque M. Paré.
Par le passé, chacune des 10 organisations fusionnées avec le CISSS-CA gérait différemment leurs stationnements. Cette harmonisation des tarifs proposée par le conseil d’administration avait pour but d’enrayer certaines iniquités entre les employés de la santé et surtout créer un fonds spécial pour la réfection de son parc de stationnement. «Nous n’avions pas le choix de prendre ces mesures pour nous assurer de faire les réparations à court et à moyen terme (3 à 5 ans). Nous sommes imputables», commente Mme Busque.
«Créer un fonds de prévoyance, c’est de la bonne gestion soit dit en passant. Nous voulons en garder l’équivalent de 2 % à 3 % de l’évaluation de nos stationnements pour les réparer. Cela devient aussi une question de sécurité pour les usagers», ajoute M. Paré.
Soucieux de la question de l’accessibilité, M. Paré et Mme Busque allèguent que l’organisation est prête à réévaluer la politique des frais de stationnement l’an prochain si elle s’avère plus rentable que prévu.