Plus de 3100 assistés sociaux aptes au travail en Chaudière-Appalaches
Près de 60 % des adultes prestataires du Programme d’aide sociale en Chaudière-Appalaches reçoivent des chèques alors qu’ils aptes au travail.
Selon les statistiques du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS), 5324 citoyens profitaient des fonds de ce programme dans notre région en date du 1er mars 2015. De ce nombre, 3161 individus ne possédaient pas de contraintes pouvant les empêcher d’occuper un emploi à temps plein ou partiel.
Avec un pourcentage de 59,4 % sur ce dernier point, Chaudière-Appalaches figure au bas du classement provincial par rapport au nombre de prestataires en mesure de travailler. À 70,3 %, le Nord-du-Québec détient le premier rang. Montréal (69 %) et l’Outaouais (67,3 %) ferment le podium.
Victimes de la bureaucratie ?
Martin Cloutier est agent de développement pour l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) du secteur Appalaches-Beauce-Etchemins. Cet organisme communautaire a comme mission d’aider les personnes et familles aux prises avec des difficultés financières.
Selon lui, des prestataires considérés sans contraintes ne seraient pas aptes au travail. Le problème est que ces gens ne s’emboîtent pas dans les définitions standardisées comme des prestataires avec contraintes temporaires.
«Quand ils ne sont pas reconnus, ils finissent par baisser les bras. C’est difficile pour eux de s’intégrer à l’école et au travail. C’est pour ça que nous sommes là pour les accompagner. On ne peut pas juste leur donner des formulaires et dire qu’ils aillent les remplir chez eux», de dire Martin Cloutier.
Celui-ci a réagi négativement au projet de loi de Sam Hamad (voir autre texte). «C’est une atteinte à la dignité humaine et à certains droits de la personne, dont celui d’avoir un revenu. La moyenne d’un chèque d’aide sociale est de 630 $ par mois. On ne peut pas vivre décemment avec ça», réplique-t-il.
Revenu minimum
Martin Cloutier prône l’instauration d’un revenu minimum garanti. Partie importante du programme politique de Québec solidaire, cette mesure permettrait à tous les citoyens de recevoir un salaire.
«Tous les gens recevraient un chèque. Ça créerait une mobilisation pour aller travailler et gagner plus d’argent. En échange, il pourrait y avoir des compensations fiscales pour ces travailleurs», stipule celui-ci.
Il ajoute que cette initiative éliminerait les préjugés et inégalités sociales. «Personne ne pourrait dire que des gens paresseux et frustrés profitent du système», conclut Martin Cloutier.