Plus de 50 ans d’expertise pour le barbier Mike Roy

Le salon de barbier Chez Mike, à La Guadeloupe, célèbre en 2020 son 50e anniversaire. Son propriétaire, Mike Roy, souligne pour sa part sa 52e année de métier.

Après avoir joué de la musique avec le groupe «Les Inséparables» pendant quelques années, M. Roy s’est inscrit à l’école Moreau, à Montréal, en 1967.

Une fois son cours terminé, il est resté quelque temps dans la métropole avant d’aller travailler à Sherbrooke. «J’étais payé 32 $ par semaine dans un salon de la rue King Wellington», se remémore-t-il.

C’est en 1970 que le Beauceron ouvre son propre salon à La Guadeloupe. «À cette époque, il fallait travailler trois ans pour avoir une carte de compétence. Il a fallu qu’un barbier de Saint-Georges, Arthur Pépin, vienne dans mon salon pour que j’aie le droit d’opérer», mentionne M. Roy.

«Il fallait que je le paie aussi. À ce moment-là, les prix étaient différents. On chargeait 0,90 $ pour les enfants et 1,25 $ pour une coupe d’adulte. Quand il y avait un lavage, cela montait à 3 ou 4 $», poursuit-il.

Le métier a bien changé depuis. «Quand j’ai commencé, c’était les années des Beatles. La mode était aux cheveux longs. C’était difficile pour les salons de barbier. Tous les hommes avaient les cheveux longs», indique-t-il.

Ce dernier avait même installé une affiche dans sa vitrine. «J’avais écrit: “Pensez-y. Vous avez peut-être les cheveux longs. Vous vous promenez avec mon argent sur votre tête”», raconte le barbier en riant.

Selon lui, le métier de barbier redevient à la mode, mais ce n’est plus comme avant. «Des barbiers à l’ancienne comme moi, il n’y en a plus», estime M. Roy.

En 50 ans de carrière à La Guadeloupe, il a vu défiler de nombreux clients sur sa chaise. Si certains sont malheureusement décédés aujourd’hui, il y en a encore beaucoup qui reconnaissent Mike Roy. «J’ai eu des clients de toutes les places. Il y en a beaucoup qui sont disparus, mais des fois j’allais à Saint-Georges ou à Québec et il y avait une personne qui me reconnaissait», se souvient-il.

Il a aussi vu évoluer La Guadeloupe par la fenêtre de son salon qui était situé près de l’endroit où se trouve le concessionnaire automobile Fecteau Ford. Puis, il a déménagé ses équipements dans sa résidence en 1994.

Une vie bien remplie

En parallèle à sa carrière de barbier, M. Roy a exercé d’autres métiers, dont celui de représentant pour la brasserie Molson O’Keefe de 1973 à 1993. Celui-ci conserve de nombreux souvenirs de cette période.

Il a notamment rencontré les frères Anton, Marian et Peter Stastny lors d’un événement organisé par l’entreprise à Saint-Georges. Et ce ne sont pas les seules vedettes de la Ligue nationale de hockey qu’il a rencontrées. «J’ai aussi été à la chasse avec Guy Lafleur en 1982. J’ai rencontré Ron Hextall, Guy Lapointe, Patrick Roy, Marcel Dionne et plusieurs autres», énumère celui qui a tapissé son salon avec les photos de ses rencontres, donnant à l’endroit des airs du célèbre barbier des sportifs, Chez Ménick.

Il a aussi multiplié les implications sociales et communautaires. Il a entre autres été président du centre sportif Armand-Racine de 1975 à 1977, président de l’organisme Ouvre ton cœur à l’espoir à Saint-Georges, de 1997 à 1999, en plus d’avoir été conseiller municipal, de 1997 à 2005 et de 2011 à 2017. Depuis, 2005, il est également le président de la Société de développement industriel de La Guadeloupe.

Ses différentes implications lui ont valu plusieurs honneurs au fil des ans. Il a reçu la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II en 2012 et la Médaille du lieutenant-gouverneur du Québec en 2019. En janvier dernier, on lui a décerné la Médaille de l’Assemblée nationale.

«J’ai une vie bien remplie. Si on me proposait de recommencer demain matin, je referais exactement la même chose. J’ai tellement eu du plaisir», résume M. Roy, qui s’est également impliqué dans plusieurs sports.