Plus de 900 fermes laitières ont disparu en Chaudière-Appalaches

De 1996 à 2015, 917 fermes laitières ont fermé leurs portes en Chaudière-Appalaches. Sur 20 ans, il s’agit d’une baisse de 42,2 %.

En 1996, on comptait 10 945 producteurs laitiers au Québec. En 2015, on ne recense plus que 5851 producteurs. Pour être plus précis, on a amorcé l’année avec 5802 fermes laitières avant de la terminer avec 5590 entreprises.

C’est dans la MRC de Bellechasse que l’on compte le plus de fermes laitières avec 273 entreprises en 2015. On en comptait toutefois 479 en 1996, soit 43% de plus.

À l’opposé, c’est dans les MRC des Îles-de-la-Madeleine, de La Haute-Gaspésie et de Bonaventure où l’on retrouve le moins de fermes laitières avec seulement sept entreprises en 2015. On en comptait pourtant 20 en 1996.

Tendance mondiale

Le porte-parole des Producteurs de lait du Québec, François Dumontier, refuse de s’alarmer. «C’est une tendance mondiale que l’on observe aussi aux États-Unis et en France. Les gens adoptent un mode de vie urbain et le métier de producteur agricole est un métier difficile», observe-t-il.

Malgré la perte de nombreuses fermes, les autres producteurs récupèrent les quotas de production et la croissance se poursuit. On est toutefois encore bien loin du modèle des mégafermes américaines.

«Nos fermes moyennes ont environ 60 vaches. On est loin des 1000 têtes aux États-Unis», fait remarquer M. Dumontier.

À son avis, l’industrie laitière du Québec n’est pas menacée pour l’instant, puisque malgré les ententes internationales, le système de gestion de l’offre est maintenu.

Insécurité et manque de relève

Sur le terrain, c’est l’insécurité et le manque de relève qui a raison de trop nombreux agriculteurs.

«Toutes les ententes internationales qui visent la gestion de l’offre, ça crée de l’insécurité et ça pousse des producteurs à vendre leur ferme», affirme Paul Doyon, président de l’UPA Chaudière-Appalaches.

Pour ajouter à l’insécurité, le manque de relève vient compliquer le portrait. «Quand un producteur veut prendre sa retraite et qu’il n’a pas de relève, ce sont les autres producteurs qui rachètent son quota», note M. Doyon.

François Dumontier rappelle cependant que le secteur laitier est celui qui compte le plus de relève parmi les métiers agricoles.

Fermes laitières disparues en Chaudière-Appalaches

MRC

1996

2015

Différence

Variation

Bellechasse

479

273

– 206

– 43 %

Lotbinière

390

230

– 160

– 41 %

Nouvelle-Beauce

326

198

– 128

– 39,2 %

Robert-Cliche

208

123

– 85

– 40,9 %

Beauce-Sartigan

188

109

– 79

– 42 %

Appalaches

182

114

– 68

– 37,4 %

Montmagny

149

85

– 64

– 43 %

L’Islet

145

86

– 59

– 40,7 %

Etchemins

58

22

– 36

– 62,1 %

Lévis

48

16

– 32

– 66,7 %

Chaudière-Appalaches

2173

1256

– 917

– 42,2 %