Pour Bernier ce n’est pas la fin de sa carrière politique

Dans le cas de Maxime Bernier, tout s’est finalisé dans les dix derniers jours. Non seulement avait-il été exclu du Cabinet fantôme le 12 juin dernier, mais ses idées n’étaient plus prises en compte, ce qui l’a amené à quitter le parti, le 23 août.

«J’ai eu une bonne discussion, il y a dix jours avec Andrew Scheer et c’est là qu’il m’a dit qu’il ne prendrait aucune de mes idées pour le programme de la campagne alors que la moitié des conservateurs avaient voté pour [lors de la course à la chefferie]. Donc j’ai décidé de laisser tomber. J’ai fait un constat qui est indéniable. Quand le chef te dit que tu n’as plus aucune influence au parti, il faut prendre la décision», souligne le député de Beauce.

Maxime Bernier était le partisan des réformes, mais le parti ne voulait pas faire les débats qui, selon lui, sont importants pour l’avenir du pays.

En étant indépendant pour encore quelques mois et par la suite chef de son nouveau parti, il souligne qu’il est resté «le même gars» depuis les 12 dernières années. Il affirme qu’il continuera à promouvoir les valeurs beauceronnes, promouvoir l’entrepreneuriat et être près de la population pour défendre la Beauce et travailler sur différents projets pour son comté. D’ailleurs, les activités de ses deux bureaux de comtés continueront comme à l’habitude grâce à son budget de député.

Nouveau parti

En moins de 24 heures, Maxime Bernier indique avoir reçu plus de 500 courriels d’appuis, sans compter les nombreux appels. «Beaucoup de gens sont enthousiastes et il y a beaucoup de bénévoles qui veulent aider pour la création du parti», se réjouit le politicien.

Va-t-il réussir à aller chercher assez de fonds pour, non seulement créer le parti et sa structure, mais aussi pour la campagne fédérale de septembre et d’octobre 2019? «Ce n’est pas de créer le parti qui coûte cher, c’est d’avoir du succès avec un parti qui est assez dispendieux», souligne M. Bernier. Il devra lever des fonds partout au Canada pour payer la campagne 2019 ainsi que trouver des donateurs pour le parti politique.

Pour l’instant, il n’a parlé à personne parmi les gens qu’il aimerait avoir à ses côtés dans cette nouvelle aventure. «Je dois commencer par créer et structurer le parti et quand la structure légale va être en place, je vais contacter les bénévoles pour savoir s’ils sont avec moi et on va partir de là». Il doit aussi trouver des organisateurs dans chaque province pour faire fonctionner le nouveau parti. Toutes ces démarches peuvent prendre entre un et deux mois selon lui.

D’ailleurs, Maxime Bernier invite les gens à lui donner des suggestions de noms pour son nouveau en allant sur son site web maximebernier.com puisqu’il ne l’a pas encore trouvé.

M. Bernier n’a pas à créer de plateforme pour son nouveau parti, car cette dernière est déjà faite. «Elle va être basée sur celle que j’ai présentée lors de la course au leadership, donc j’ai déjà la plateforme, il me reste à créer le véhicule pour celle-ci».

Concernant les commentateurs dans différents médias qui disent qu’il pourrait s’agir de la fin de sa carrière politique, Maxime Bernier en rit. «Ce sont les mêmes gens qui ont dit que je n’avais aucune chance avec la chefferie et j’ai mené pendant 12 tours. C’est le genre de propos qui me motive à travailler encore plus fort. Je sens l’enthousiasme dans la population et j’ai l’intention tout faire pour réussir», répond-t-il.