Pratiques inspirantes pour contrer la pénurie de main-d’oeuvre
Le 16e Déjeuner du président du Conseil économique de Beauce (CEB) a attiré 415 personnes le 24 novembre au Georgesville.
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La thématique était la pénurie de main-d’œuvre. Quatre conférenciers ont parlé de leurs expériences personnelles et partager des initiatives mises en place dans leur entreprise.
Échanges
Directeur des ressources humaines chez Estampro et Métal Sartigan, François Lefort a développé un modèle coopératif où les entreprises se prêtent des ressources.
«Lorsque je travaillais chez Métal Sartigan, on a eu un gros contrat alors que Groupe Canam avait des travailleurs en surplus. Ils sont venus travailler chez nous avant d’être rappelés chez Canam», explique-t-il.
Voyant que cette idée aidait les entreprises à finaliser leurs contrats et évitait le chômage à des employés, Francis Lefort a formalisé le projet «Coop-RH : Jobs à l’année» avec Métal Sartigan à son arrivée chez Estampro en 2015.
«Il y avait des questions à se poser. Avons-nous des cycles de haute et basse saison complémentaires ? Pouvons-nous résister à la tentation de retenir les bons employés qui viennent d’ailleurs ?», dit M. Lefort.
Fidélisation
Directeur général des ressources humaines chez Produits Matra, Vincent Nadeau admet que la compagnie a déjà connu un roulement élevé de son personnel. «Il fallait redonner beaucoup de formation, ce qui demandait du temps», se souvient-il.
Dans son processus de recrutement, Produits Matra a affiché ses valeurs que sont l’enthousiasme, la culture du changement, l’engagement, le sens des responsabilités et le travail d’équipe.
Les travailleurs de longue date reçoivent des plaques de reconnaissance et participent à un programme de récompenses.
«On peut mettre 80 % de notre énergie sur le 10 % d’employés problématiques, mais il ne faut pas oublier nos bons employés», affirme Vincent Nadeau.
À l’étranger
Directeur général de Norgate Métal, Danny Lefebvre a choisi la voie des travailleurs étrangers pour combler des postes. Douze travailleurs de la Tunisie ont été embauchés entre 2014 et 2017.
«On connaissait un consultant en Tunisie. Je me suis déplacé pour les tests et entrevues», mentionne M. Lefebvre.
En plus de payer les billets d’avion, l’employeur s’est assuré que les nouveaux arrivants aient un lieu de résidence, ainsi que des cartes d’assurance sociale et maladie. Il a fait les demandes de visas et payer différents frais.
«Ça a coûté 80 000 $ pour une dizaine de travailleurs. Le plus grand défi reste l’intégration et les règles d’immigration changent souvent. On recrute des humains et pas de la marchandise», soutient Danny Lefebvre.
Initiatives du milieu
Pour Marc Lessard, directeur corporatif des ressources humaines chez Comact, une solution est de tirer avantage des initiatives du milieu.
«On a essayé des initiatives en solitaire et en groupe. Avec les initiatives collectives, on crée une meilleure force de frappe», estime M. Lessard.
Comact est présent à la Foire de l’emploi Beauce-Etchemins. L’entreprise a participé au «Job Dating» de La Beauce Embauche, ainsi qu’utiliser le programme «Viens te souder au Québec» et la formation duale conçue par la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE).
«Utiliser nos ressources locales et régionales est profitable. On ne fait plus seulement face à la concurrence des autres régions, mais du reste du monde», rappelle Marc Lessard.